V- La « psychologisation » de la société
La méta-étude menée en 2020 par le réseau international Cochrane, intitulée « Quelle est la meilleure façon de soutenir la résilience et le bien-être mental des professionnels de santé de première ligne pendant et après une pandémie ? » illustre parfaitement le déni de réalité décrit dans les précédents épisodes. Sans qu’il y soit fait mention des circonstances matérielles et humaines (pénuries de personnels qualifiés et de lits, notamment), les rédacteurs souhaitent que les personnels de première ligne soient mieux aidés, dans le cadre d’une gestion de crise psychiatrisée :
« Travailler en tant que professionnel de santé ou de l'aide sociale en "première ligne" pendant une pandémie mondiale, comme celle de la Covid-19, peut être très stressant. Avec le temps, les effets négatifs du stress peuvent entraîner des problèmes de santé mentale tels que la dépression et l'anxiété, qui, à leur tour, pourraient affecter le travail, la famille et d'autres relations sociales. La "résilience" est la capacité de faire face aux effets négatifs du stress et d'éviter ainsi les problèmes de santé mentale et leurs effets plus larges. Les prestataires de soins de santé peuvent utiliser diverses stratégies (interventions) pour soutenir la résilience et le bien-être mental de leurs professionnels de santé de première ligne. Il peut s'agir d'interventions sur le lieu de travail, comme la modification des habitudes ou l'amélioration de l'équipement, ou d'interventions de soutien psychologique, comme le counseling. »
Si l’on veut que les professionnels de la santé aillent mieux, ne faudrait-il pas leur éviter d’avoir à prendre en charge des personnes dont le problème est plus social que psychiatrique ? Pour le psychiatre Denis Leguay, dans son « Interpellation aux assises de la santé mentale et de la psychiatrie » : « Il n’y aurait pas de problème de capacités de lits hospitaliers en psychiatrie si les problèmes sociaux des personnes ayant un recours fréquent et important au système de santé mentale étaient pris en charge dès qu’ils sont identifiés. Observation convergente : il a été démontré que le fait d’être accompagné dans les domaines du logement, du travail, de la vie quotidienne, était un facteur puissant d’instauration d’une dynamique de "rétablissement". Ce sont les démarches d’Housing first (d’abord de quoi se loger), de working first (d’abord du travail) (...) qui ont fait la preuve de leur impact sur le parcours des personnes vivant avec des troubles sévères et persistants (…) Objectif : le progrès de la personne, son rétablissement, son empowerment [pouvoir d’agir, ndlr], et pas seulement la satisfaction des besoins de base. »
Plus généralement, en passant d’une approche visant à traiter la maladie mentale (le soin) à une approche visant à instaurer une santé mentale (la prévention), on a « psychologisé » l’ensemble de la société. Le champ de l’activité psychiatrique s’est trouvé étendu : tout individu, même s’il ne souffre pas d’une pathologie mentale reconnue, est devenu susceptible de « fragilité psychique ». C’est ce que relevait en 1977 le chercheur néerlandais N.W. de Smit, qui, déjà, dénonçait la tendance à médicaliser et psychiatriser les conflits sociaux et politiques : « Après la Deuxième Guerre mondiale, le concept de prévention a permis au psychiatre de s’occuper également intensivement des hommes sains ».
Dans cette perspective, on a en outre élargi l’implication psychiatrique à toutes sortes d’intervenants, potentiellement confrontés à la souffrance de leurs semblables. Ainsi, pour l’OMS : « L’expérience prouve que le dépistage et le traitement précoces des troubles mentaux permettent souvent d’obtenir une guérison plus rapide et d’empêcher l’apparition de troubles plus graves. A cet effet, il y a (…) de nombreux professionnels dont l’activité, tout en n’intéressant pas directement le domaine sanitaire, peut contribuer puissamment à favoriser la santé mentale. (…) Et ce en intervenant sur les facteurs psychologiques individuels : faculté d’adaptation, désir d’adaptation, conflits et tensions gérés au niveau psychologique individuel, etc (…). Il est nécessaire de bien préparer à leur rôle les membres des professions vers lesquelles les gens se tournent lorsqu’ils ne peuvent plus supporter leurs soucis et leurs peines (…) Il n’est pas possible (…) d’énumérer toutes les professions de cet ordre (…) magistrats, avocats, agents chargés des personnes en liberté surveillée ; instituteurs, moniteurs de la jeunesse ; contremaître d’industrie, agents d’assistance sociale, etc. . »
« A la maison, à l’école, à l’usine, à l’hôpital, désormais il faudra se demander : dans quelle mesure, en agissant comme j’agis, en organisant mon espace et mon groupe comme je le fais, etc., je nuis ou au contraire je favorise le développement affectif des sujets », dénonce Doron.
Ainsi se confirme la réalisation du « plan d’infiltration de la société par l’introduction de notions de santé mentale dans les activités les plus diverses » que Rees élaborait dans son intervention de 1940. Conformément à ses vœux, la santé mentale devient peu à peu « le référentiel des pratiques et des discours », un « champ général » à partir duquel s’organisent « des savoirs, des pratiques et des institutions ».

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Dernière conséquence du consensus créé autour de la santé mentale : les équipes médicales ayant à statuer sur des troubles et malaises résultant d’environnements toxiques, que ce soit au travail ou en famille, ont tendance à faire abstraction de cet environnement, pour ne plus se focaliser que sur les symptômes de la maladie, de sorte que la souffrance se trouve noyée dans la pathologie mentale.
Pour l’enseignante-chercheuse Leïla Salah-Eddine : « Par psychiatrisation, nous entendons ce que Castel appelle la "psychocratie" (…) pour désigner l’"expansionnisme psychiatrique" ou la "psychiatrie d’extension", qui font du social un grand corps malade dont tous les dysfonctionnements relèveraient de solutions médicales fournies par des psychiatres aux pouvoirs démultipliés. (…) Psychiatrisation du social nous semble être le terme le plus adéquat pour désigner les processus par lesquels la souffrance au travail des patients du CAC [Centre d’accueil et de crise, ndlr] se trouve mise en invisibilité . »
S’agissant de la souffrance au travail, voici comment Madame Salah-Eddine analyse cette tendance : « Le présent est lu comme l’actualisation de conflits non résolus du passé, les causes de la souffrance sont à trouver dans l’histoire du sujet. Une causalité rattachée uniquement au travail ne cadre pas avec ce paradigme. Même lorsque le patient invoque explicitement sa situation professionnelle comme facteur causal de son état de santé, ou centre sa plainte sur le travail, la causalité qui domine dans le CAC est de nature intrapsychique. Le diagnostic émis en termes de maladie mentale et de structure psychique explique la plainte et la disqualifie tout à la fois (…) Le traitement proposé (prescription d’antidépresseurs, d’anxiolytiques…), y compris lorsque le patient est réticent (…) est censé – du moins de manière temporaire – l’aider à faire face. Dans les nombreux cas où une psychothérapie est préconisée, le mal-être au travail est censé être traité et résorbé par un travail sur soi. »
A cette extension, le sociologue Pierre Aïach, cité par Leïla Salah-Eddine, impute des causes multiples : « Revendication par les généralistes d’une compétence dans le domaine "psy", utilisation de plus en plus importante des psychotropes, dynamisme des firmes pharmaceutiques dans leur stratégie de conquête des marchés, diffusion de la vulgate "psy" au sein de la population (…), diffusion encouragée par les pouvoirs publics car elle contribue à réguler et à rendre socialement acceptables des tensions à forte charge explosive, que ce soit au plan individuel ou au plan collectif. » L’auteur Philippe Pignarre remarque pareillement que « la vague de diagnostics de dépression posés par les médecins suit l’arrivée sur le marché de nouveaux antidépresseurs ». Aujourd’hui, dit-il, « on est dans une situation où ce sont les substances – les médicaments – qui définissent le champ de la médecine ».
Les étudiants en santé eux-mêmes, pour conclure, ont plus besoin d’être correctement encadrés et soutenus, que de traitement psychiatrique. Leurs difficultés commencent dès les études , comme le témoigne ce manifeste des étudiants en santé fin 2021 : « Nous ne pourrons pas prendre soin des autres si nous sommes nous même en détresse. Pourtant, depuis plusieurs années, les fédérations nationales des étudiants en santé mettent en garde sur le mal-être étudiant au sein de leur filière. Leurs enquêtes rapportent des chiffres alarmants concernant la précarité étudiante, le stress, la dépression (…), le manque d’encadrement, les conditions d’études difficiles. Ajoutons à cela la crise de la Covid-19 qui n’a fait que mettre en exergue leur mal-être... La détresse devient immense pour ces futurs soignants (…) Force est de constater que face à toutes ces difficultés, les étudiants en santé, démunis, ne savent pas où trouver de l’aide . »
C’est ainsi que, sans rien changer aux conditions socio-économiques à l’origine des problèmes sociaux, on a normalisé les comportements, et ce faisant, multiplié les troubles psychiques qui n’avaient pas lieu d’être. Alors que, dans le même temps, nos établissements psychiatriques ont été mis à mal par des restrictions budgétaires et des protocoles standardisés souvent guidés par l’industrie pharmaceutique. Leurs personnels se sont retrouvés eux-mêmes en situation de burn-out.
Si prévention de masse il doit y avoir, c’est en redonnant une perspective, un enthousiasme et une espérance à nos concitoyens ; en faisant en sorte que, là où il se trouve, le citoyen ait prise sur lui-même et sur le destin du monde ; en un mot, en créant les conditions où chacun puisse développer sa propre créativité et sa souveraineté. Dans un tel contexte, les souffrances psychiques diminueront grandement, soulageant d’autant les centres de soin. Quant aux patients souffrant de réels handicaps, une psychiatrie convenablement dotée en hommes et en infrastructures saura trouver le temps d’améliorer leur sort. Loin de la « médicalisation à outrance de la souffrance psychique », on redonnera sa place « à l’hospitalité et l’aspect incontournable et opérant du relationnel dans l’accompagnement ».
C’est avec cette vision que l’on redonnera à notre jeunesse le goût du futur et, tout simplement, la santé !
Fin de cette série sur la "santé mentale"
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Document : L’intervention du psychiatre John Rawling Rees à la conférence annuelle du Conseil national pour l’hygiène mentale, le 18 juin 1940
En voici les passages les plus significatifs.
Une planification stratégique pour la santé mentale
(…) Nous pouvons ainsi à juste titre mettre en évidence notre point de vue concernant le développement adéquat de la psyché humaine, même si notre savoir est limité. Il doit s’instiller dans chaque activité éducative de notre vécu national : le primaire, le secondaire, l’université et l’enseignement technique sont autant d’étapes dans le développement de l’enfant et de l’adolescent. Ceux qui éduquent, les principes à la base de leur travail et les personnes avec lesquelles ils travaillent, tout doit retenir notre intérêt. La qualité d’une éducation qui ignore les principes de bon sens (et ceux-ci ont bien évolué ces dernières années) est susceptible de laisser à désirer. La vie publique, la politique et le secteur de l’industrie doivent tous relever de notre sphère d’influence (…).
Nous avons fait beaucoup pour infiltrer les différentes organisations sociales à travers le pays, spécialement depuis la dernière guerre mondiale [la Première Guerre mondiale, ndlr].
(…) Nous nous sommes attaqués de même, et avec succès, à un certain nombre de professions. Les deux professions pour lesquelles cela a été plus facile sont l’enseignement et l’Eglise. Ce fut plus difficile avec les juristes et les médecins. Si l’on se reporte une douzaine d’années en arrière, chacun peut réaliser à quel point notre regard sur le monde a pu changer et, s’il se projette, se rendre compte combien il reste à faire.
Si nous devons infiltrer les activités professionnelles et sociales d’autres milieux, je crois que nous devons imiter les organisations totalitaires et envisager nos activités comme une sorte de cinquième colonne ! Si de meilleures idées sur la santé mentale doivent gagner en popularité et progresser, les « vendeurs » que nous sommes devront perdre leur identité. Je veux dire par là que si nous parlons en tant que représentants du Conseil national pour l’hygiène mentale ou de tout autre entité s’affichant ouvertement, nous ne pouvons contribuer aussi efficacement qu’en suivant une approche plus subtile, adaptée aux circonstances particulières du moment. Peu importe si personne n’a jamais entendu parler de ce Conseil national, pourvu que le travail soit fait. Soyons donc tous la « cinquième colonne », dans le secret.
En même temps, cependant, il n’y a aucun inconvénient à ce que, à titre individuel, nous nous exprimions tout à fait ouvertement sur la santé mentale. Nous avons tous des contacts avec des hommes et des femmes qui sont impliqués dans les différents aspects de la vie que je viens de mentionner. La plupart d’entre nous peuvent constituer des petits groupes pour des discussions informelles sur ces sujets, qui pourront aboutir à des entités ou des comités de personnes intéressées dans chacun de ces domaines d’activité de façon tout à fait ouverte. Ils se sentiront les mieux placés pour travailler avec profit à leurs activités spécifiques et leur propres projets (…)
Dans ce domaine, comme dans tout autre, nous devrions pouvoir penser les choses en avance et anticiper les évènements aussi tôt que possible. Nous avons souvent été trop décousus et je crois nécessaire de nous doter d’un plan de propagande à long terme (…) Je doute qu’il faille s’engager dans une critique de l’existant ; nous avons beau être en état de guerre, la critique peut encore générer des oppositions, alors qu’une approche plus insidieuse consistant à suggérer que quelque chose de meilleur est nécessaire – « pourquoi ne pas essayer ceci ou cela » – a plus de chance de réussir.
(…) Je porte toujours l’espoir qu’un jour prochain, nous verrons des membres du Parlement se soumettre à des tests psychotechniques, car je suis persuadé qu’ils feraient ensuite campagne pour que tous les candidats parlementaires donnent leur accord à cette routine élémentaire et nous pourrions espérer raisonnablement que cela s’applique à la fonction publique (…).
Ceux d’entre vous qui ont repéré certains ouvrages et leurs auteurs, certains films et leurs réalisateurs, peuvent organiser des actions sur le long terme mettant en œuvre la propagande voulue. J’ai dit à plusieurs reprises que nous devrions rester prudents, ne pas mentionner le Conseil ou tout autre organisme auquel on pourrait faire référence sur tel ou tel aspect des choses. Beaucoup de personnes n’apprécient pas qu’on puisse les « sauver », les « changer » ou les rendre à la santé. J’ai le sentiment cependant que les arguments d’« efficacité » et d’« économie » sont un bon moyen d’interpeller, parce très peu s’opposeront à ces deux suggestions. Une idée m’est même venue, pourquoi ne pas créer une société filiale qu’on appellerait le Conseil d’efficacité sociale (Social Efficiency Board) et y mettre Monsieur Bevin ou quelqu’un d’équivalent à la présidence ! Il me semble que s’agissant des questions intérieures, relevant des autorités locales et des questions sociales, nous serions plus solides en faisant campagne pour plus d’efficacité et d’économie, et nous devrions certainement mieux « vendre » la santé mentale sous cet aspect également (…). Ces questions sur le cerveau humain et les perspectives en la matière sont suffisamment vitales et intéressantes pour attirer dans chaque groupe local des hommes et des femmes intelligents qui prendront en main des conseils ou comités locaux (…).
Pour finir, j’insisterai encore et toujours sur le fait que chacun d’entre nous pris isolément porte une grande responsabilité dans la santé mentale de la nation, maintenant, durant la guerre, et dans un avenir qui sera meilleur. Nous avons besoin de vision et de courage. On ne peut se contenter d’être des théoriciens, des planificateurs en chambre, on doit expérimenter sur le terrain. Les temps qui courent, rappelons-le, sont propices à la diffusion des idées sensées, à une bonne réceptivité des enseignements, comme ça n’a jamais été le cas. « Tout dépend de moi », voilà un bon slogan et comme dit Monsieur Morrison pour lancer la dynamique : « Foncez ! ». Deux slogans que nous devons appliquer aux spécificités de notre travail.
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[42] Cochrane est un réseau international dont le siège est au Royaume-Uni. Il est enregistré en tant qu'organisation à but non lucratif et membre du Conseil national pour les organisations bénévoles (National Council for Voluntary Organizations).
[43] Pollock A, Campbell P, Cheyne J, Cowie J, Davis B, McCallum J, McGill K, Elders A, Hagen S, McClurg D, Torrens C, Maxwell M. (2020). Quelle est la meilleure façon de soutenir la résilience et le bien-être mental des professionnels de santé de première ligne pendant et après une pandémie ?
DOI: 10.1002/14651858.CD013779.
[44] Président de SMF (fédération Santé mentale France) et secrétaire général du Comité français pour la réhabilitation psychosociale.
[45] 27 et 28 septembre 2021.
https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/contribution_asmp_smf.pdf
[46] De Smit N.W. La double face de la psychiatrie légale. Dans Déviance et société. 1977 - Vol. 1 - N°4. pp. 435-439.
https://www.persee.fr/doc/ds_0378-7931_1977_num_1_4_963
[47] OMS, 1er rapport, op. cit., p. 15 puis pp. 31-32.
[48] OMS, 10e rapport du Comité d’experts de la santé mentale. Op. cit. p. 10.
[49] Doron, C. (2015). Op. cit., pp. 3-16. https://doi.org/10.3917/psm.151.0003
[50] L’auteure s’est notamment appuyée sur une observation participante menée au sein d’un Centre d’accueil et de crise (CAC), permettant de mettre au jour des processus d’invisibilisation de la souffrance au travail des patients.
[51] Revue Lien social et Politiques (Printemps 2012), Numéro 67, pp. 67–82.
https://id.erudit.org/iderudit/1013017ar
[52] Pierre Aïach est sociologue, directeur de recherche à l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et président de l'association ERASME (Etudes et recherches en anthropologie et sociologie dans le champ médical).
[53] Pignarre, P. (2006). Les malheurs des psys. Psychotropes et médicalisation du social, Paris, La Découverte, p. 64.
[54] Ibid., p. 169.
[55] Les enseignements sont une source de mal-être pour les étudiants. En effet, 80,4% des étudiants en soins infirmiers (ESI) déclarent que leurs études ont un impact négatif sur leur vie privée. Les étudiants en médecine souffrent pour 27,7% d’entre eux de dépression. De plus, 76,24% des étudiants en pharmacie souffrent d’un mal-être dû à leur cursus.
[56] https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/contribution_asmp_anemf.pdf
[57] Groupe de collèges de psychologues de la fonction publique hospitalière.
[58] Rees J. (1940), Revue Mental Health, vol I, N°4, octobre 1940.
[59] Membre du conseil privé du roi (Privy Council), ministre du Travail en 1940, Ernest Bevin fut nommé en 1945 secrétaire aux Affaires étrangères. Il est à l'origine de la création en 1948 de la cellule secrète de propagande antisoviétique du ministère des Affaires étrangères, l’IRD(Information Research Department, département de recherche et d’investigation), lié au MI6.
[60] Traduction de « Go to it », tiré de l’expression utilisée pendant la guerre par Herbert Morrison, parlementaire travailliste britannique qui fut brièvement secrétaire aux Affaires étrangères en 1951 : « Work is the call. Work at war speed. Good-night – and go to it ! » (Nous appelons au travail. Un travail à la vitesse du temps de guerre. Bonne nuit – et foncez !).