Nous manquons de professionnels infirmiers et malgré l’augmentation du nombre de places dans les instituts de formation, le taux d’échec et d’abandon a fortement augmenté ces dernières années, pour atteindre un taux très inquiétant de près de 25 %. Une des causes est déjà largement connue : il s’agit de Parcoursup qui ne permet pas aux futurs étudiants d’intégrer les formations pour lesquelles ils sont les plus motivés. Par ailleurs, ils sont trop souvent affectés dans des structures loin de leur domicile, ce qui entraîne des coûts de transport et de logement très difficiles à supporter.
En cette rentrée, les associations étudiantes s’alarment de coûts d’inscription supplémentaires chiffrés à plus de 500 euros. Elles déclarent ainsi que « ces montants constituent une preuve flagrante de la marginalisation des étudiants en sciences infirmières par rapport aux autres étudiants de l’enseignement supérieur pour qui la rentrée 2025 s'élève en moyenne à 3034 euros ». Sont également cités 30 établissements publics qui exigent des frais complémentaires illégaux. Il faut également payer en moyenne 36 euros pour consulter un médecin agréé, somme qui n’est pas remboursée par la sécurité sociale. A cela s’ajoutent les frais de tenue nécessaires pour les stages.
Cette situation, due notamment à la diminution des crédits affectés aux établissements dans le cadre des différents plans d’économie des dépenses publiques, aggrave la précarité financière des étudiants qui n’a cessé de croître ces dernières années. Ainsi plus de 30 % des étudiants en sciences infirmières sont contraints de travailler à côté de leurs études et 60 % d’entre eux évoquent un impact direct sur leur formation.
Une autre politique de formation est une urgence afin de pouvoir former en nombre suffisant de soignants dont nous avons cruellement besoin et qui exercent des métiers essentiels comme cela a été largement souligné lors de la crise COVID mais qui a été oublié depuis. Des solutions existent et ont déjà été mises en œuvre quand le fonctionnement de notre système de santé, notamment des hôpitaux constituait, une priorité nationale. Il s’agit notamment de ce qu’on appelle les contrats d’études qui permettent, après la sélection d’entrée dans les écoles professionnelles, de bénéficier immédiatement d’un salaire et non d’une bourse, avec comme contrepartie l’obligation d’exercer dans un lieu désigné pendant une période définie. Pour que ces mesures soient efficaces, le préalable est bien entendu la fin de l’affection via Parcoursup. Ces mesures permettront aux jeunes de pouvoir faire leurs études dans de bonnes conditions et de se projeter dans l’avenir sans angoisse financière.
Alors stop aux réductions de crédits pour les universités. C’est tout l’enjeu du débat politique actuel sur les choix financiers du gouvernement et sur le fait que le problème principal n’est pas celui des dépenses mais bien celui des recettes supplémentaires pour répondre aux enjeux d’avenir, notamment celui de la formation aux métiers essentiels.