Par petites touches les néolibéraux au pouvoir mettent en place une marchandisation de la santé au plus grand profit des fameuses start-up chères à E. Macron. Le domaine de la téléconsultation nous en apporte un exemple caricatural. Cette technique apporte des avancées intéressantes pour améliorer la prise en charge des patients atteints de pathologies chroniques ou en situation d’urgence.
Mais, comme cela a toujours été le cas lors des sauts technologiques, les requins de la finance recherchent le bon créneau pour investir et maximiser leurs bénéfices. Ainsi, le marché de la téléconsultation est aujourd’hui dominé par des plateformes privées qui profitent du désarroi des patients, confrontés à des difficultés croissantes pour trouver un médecin, pour proposer leurs services. Mais quels services ? Car, sauf dans des cas très particuliers, consulter un patient à distance sans pouvoir l’examiner et le voir physiquement comporte des risques parfois plus importants que les bénéfices que cela peut apporter. Par ailleurs, ces plateformes profitent de la situation de pénurie de l’offre en appliquant la logique du marché qui implique que plus un service est rare, plus il est cher.
Ainsi la société Qare, leader de la téléconsultation en France, propose aujourd’hui des options payantes et non remboursées par l’Assurance maladie pour obtenir un rendez-vous plus rapide. Bonne mère, l’Assurance maladie condamne cette pratique mais n’a aucun moyen légal pour l’empêcher. Car dans le monde des néolibéraux, la loi permet de faire passer dans le droit commun ce qui peut être considéré comme immoral. Le plus révoltant est que les responsables au ministère de la Santé se répandent en discours tentant de se dédouaner de leurs responsabilités, comme cette déclaration de la directrice générale de l’offre de soins qui dit craindre « une médecine standardisée et impersonnelle, éloignée du parcours de soins. » Face à cette situation, le ministère de la Santé déclare avoir mis en place un agrément censé encadrer ces pratiques, avec un cahier des charges pour pouvoir bénéficier du remboursement de ces téléconsultations. Visiblement, cet outil n’empêche pas ces dérives. Il est donc inadapté et cela relève bien d’un choix politique pour permettre à ces requins de profiter des subsides de l’Assurance maladie. Car sans agrément par de prise en charge Sécu, ce qui réduirait fortement le nombre de clients.
Alors, cela suffit de nous prendre pour des imbéciles ! Ces dérives sont liées à des choix politiques qui relèvent de la volonté de faire de la médecine un service marchand comme un autre, où ceux qui pourront payer auront accès à des services premium et les autres devront se contenter d’un service public dégradé.
Vous l’avez compris, pour stopper ces dérives, quelques amendements au projet de loi de financement de la Sécurité sociale ne suffisent pas. Il faut changer la loi et pour changer la loi il faut un autre président de la République et une autre Assemblée nationale.