Sur deux mesures contenues dans le plan d’économies proposé par F. Bayrou, nous venons d’obtenir un recul : les décrets concernant le doublement des franchises n’ont pas été publiés et ceux concernant la réforme de l’Aide Médicale d’Etat ont été retirés de l’ordre du jour du dernier conseil de la Caisse nationale d’Assurance Maladie.
Ces premiers succès ont été obtenus du fait d’un rejet très majoritaire dans les instances, avec comme seul soutien les voix des représentants du patronat, mais aussi surtout grâce à la colère de la population qui a commencé à se manifester avec la journée du 10 septembre.
Il faut maintenant continuer car rien n’a changé avec la nomination de S. Lecornu, le plan d’économies dans les dépenses de santé de 5,5 milliards reste d’actualité. Il faut être clair, notre système de santé n’est plus capable de répondre aujourd’hui aux besoins de la population faute de moyens suffisants. Alors, diminuer les budgets aura comme conséquence une dégradation de l’état de santé de la population avec une surmortalité et surtout une diminution de l’espérance de vie en bonne santé.
Il est donc urgent que le mouvement social définisse clairement ses revendications, notamment celles concernant notre système de santé et de protection sociale. La première urgence est de soutenir les personnels hospitaliers qui ne peuvent faire grève qu’en mettant un badge. Il faut donc être présents en masse quand ils organisent des rassemblements à la porte des établissements. Le refus de toute fermeture de lits et d’hôpitaux doit aussi se manifester avec plus de force. Pour combattre l’argument de la pénurie de soignants justifiant ces fermetures, exigeons un véritable plan de formation des personnels avec la fin de Parcoursup et une rémunération des étudiants pendant leurs études. La deuxième urgence est de réclamer une augmentation du budget de la Loi de financement de la Sécurité sociale d’au minimum 5 % pour 2026. Il est également nécessaire de discuter dans les assemblées organisées aujourd’hui dans de nombreux lieux sur tout le territoire de quel système de santé et de protection sociale nous voulons. La réponse qui semble majoritaire quand les questions sont posées est l’exigence d’un service public, excluant les activités privées à but lucratif, et d’un financement intégral par la Sécurité sociale en supprimant les assurances complémentaires. Certains nous diront que c’est un rêve. Mais ce qui semblait impossible a été pourtant été mis en place en 1945 avec la création de la Sécurité sociale.
Hier les représentants des possédants expliquaient que la journée de 8 h, la mise en place d’un impôt sur le revenu, les congés payés et d’autres avancées sociales allaient ruiner l’économie. Aujourd’hui les mêmes essayent de nous affoler avec la dette que nous laisserions à nos enfants. Mais la solution paraît de plus en plus évidente à un très grand nombre et se résume à un slogan, taxer les riches, et à une condition, le départ d’E. Macron.