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Billet de blog 17 novembre 2025

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Un urbanisme pour la santé

Depuis quelques années, l’idée d’un urbanisme plus adapté aux enjeux majeurs impactant l’évolution de nos modes de vie est l’objet de multiples réflexions. En témoignent un colloque organisé par l’Ordre des architectes d’Ile-de-France en 2019 et ce mois-ci d’un article dans la revue médicale Prescrire. Le slogan dans les deux cas a été le même : « Réparer la ville ».

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Depuis quelques années, l’idée d’un urbanisme plus adapté aux enjeux majeurs impactant l’évolution de nos modes de vie est l’objet de multiples réflexions. En témoignent un colloque organisé par l’Ordre des architectes d’Ile-de-France en 2019 et ce mois-ci d’un article dans la revue médicale Prescrire. Le slogan dans les deux cas a été le même : « Réparer la ville ».

Cette approche sanitaire est essentielle car il faut avoir en tête que les progrès en termes de santé sont liés à 80 % aux conditions sociales de vie et à 20 % aux progrès de la médecine. Le meilleur exemple est celui de l’accès à l’eau, comprenant également l’évacuation et le traitement des eaux usées, évitant ainsi de très nombreuses maladies infectieuses.

Mais aujourd’hui, de nombreux facteurs influent défavorablement sur la santé des habitants des villes, que ce soit le problème de la pollution de l’air avec la circulation automobile ou les incinérateurs, mais aussi des facteurs souvent peu pris en compte comme l’éloignement du domicile du lieu de travail, source de fatigue et de stress ou encore le manque d’équipements sportifs adaptés.

Bref, si l’on aborde la santé au sens large qui est un bien-être physique, psychologique et social, nous voyons que l’ensemble des choix politiques concernant la gestion des villes a une influence sur l’état de santé des populations qui y habitent.

A la veille d’élections municipales où l’ensemble des candidats alignent des programmes qui bien souvent se limitent à une liste de promesses qui, pour un grand nombre, ne seront pas tenues, il s’agit de réfléchir d’une manière globale face aux différents problèmes et projets pour analyser leur impact en termes d’amélioration de la qualité de vie, donc de la santé.

Ainsi, un urbanisme favorable à la santé doit s’inscrire dans une démarche de promotion de la santé, y compris environnementale, impliquant que tout projet, dès sa conception, tienne compte des éventuels impacts sanitaires, sociaux et environnementaux qu’il est susceptible de causer. Il s’agit là de s’appuyer sur la charte d’Ottawa élaborée par l’Organisation mondiale de la santé autour du concept de promotion de la santé, qui met comme première modalité d’action le politique qui doit veiller à promouvoir des politiques publiques saines.

Je voudrais donc insister sur le fait qu’il s’agit bien d’une question de choix politiques. C’est ici que des clivages profonds existent. Pour aller vite, il y a ceux qui privilégient l’économie au détriment du social et donc de la santé, ceux qui cherchent à limiter les effets négatifs mais en expliquant qu’il n’y a pas d’autres choix dans le cadre de la concurrence internationale et ceux qui affichent clairement une politique de rupture.

Dans cette dernière catégorie, nous trouvons le nouveau maire de New-York qui semble un exemple à suivre en France et ailleurs. En effet, un urbanisme favorable à la santé ne peut être mis en œuvre que dans le cadre d’une vraie rupture avec le mode de gestion capitaliste néolibéral.

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