Passage éclair par la capital (pour des repérages au Château de Champs sur Marne, encore une belle aventure avec les créations numériques de Scenocosme).
Pour mon retour chronométré jusqu'à la gare, je prends un "velib" et fait une série de détours pour reprendre la température de cette plus belle ville du monde. Remplir mes poumons de ce CO2 caractéristique, emprunt d'histoire et d'évolution sociologique et géopolitique.
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Traverser des endroits souvenirs, frôler les entrées de lieux majestueux où j'ai construit des moments de ma vie, passer devant ce qui s'est transformé en décor de cinéma où j'ai bossé, des bars où j'ai refait le monde, des bibliothèques, des musées, des cinés, des restos, des théâtres, des parcs, des salles de concert où j'ai vécu des moments inoubliables.
A la différence de ma tranquille et large "province" vers laquelle je roule, ici tout les mondes sont collés les uns aux autres. Les épiceries arabes côtoient les boutiques chics, les pmu sont juste en face des grands musées, les clodos croisent quotidiennement les cadres sup. Je passe très vite de la place de la république à la rue des francs Bourgeois, de la places des Vosges au boulevard Beaumarchais, du peuple à l'élite. Bien-sur j'utilise ces deux mots par provocation parce que je ne crois pas une minute que l’élite ne fasse pas partie du peuple. Je le fais en réaction aux récents débats qui font apparaître le qualificatif "populiste" et la rapide différenciation du peuple et de l'élite que charrie sa définition.
Dans le défilement de tous ces espaces collés les uns aux autres, je ne peux m'empêcher de me demander "et lui qu'est ce qu'il va voter ? Et elle, est-ce qu'elle va au moins voter demain ?..."
Mon velo file et Paris défile.
Me voici dans le train qui démarre. Je voterais demain dans mon chez moi chambérien. Bien heureux de vivre dans cette espace de liberté et de démocratie qu'est le pays France. Bien hâte de sentir qui sont mes concitoyens au travers des résultats de demain. Quelque soit le résultat, ce sera pour moi comme faire un tour en bicyclette. Quelque chose qui dépasse les commentaires des analystes politiques. Quelque chose d'assez beau et d’extrêmement vivant. Quelque chose qui fait que nous partageons un espace emprunt de libertés, d'égalité, et de fraternité.