Grande photo de l'état de la France dans le dernier numéro (n°273 de nov 2017) d 'Alternatives économiques

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Bien-sûr c'est une revue très politisée mais ça n' empêche pas ses rédacteurs de chercher une objectivité dans des chiffres d'une relative irréprochabilité.
Tout y passe sur pleins d'échelles différentes :
Qui tirent l'économie ? (Sont-ce vraiment les riches qu'il faudrait donc dédouaner d'impôt pour relancer le marché de l'emploi)
Les collectivités locales sont elles désarmées pour mener à bien la construction de notre vie de tous les jours ? (lumineux état des lieux et inquiétantes perspective du projet macron page 26)
Les profits des entreprises viennent ils (super analyse page 53) d'un choix de société privilégiant la consommation privé ? (Comme chez les anglo-saxon avec 45% des origines de la variation des profits des entreprises entre 91 et 2016) d'un choix de société privilégiant les retombés du commerce extérieur ? (Comme en Allemagne avec 39% grâce aux modération salariale des années 2000) d'un choix de société privilégiant la dépense publique ? (Comme en France)
Les fonctionnaires sont ils trop chers ? trop nombreux ? trop malades ? (Bien-sûr que non, au niveau de l absentéisme ils sont 4% dans le publique contre 3.8% dans le privé donc on peut vraiment parler d'un faux débat)
Le projet du nouveau gouvernement est il de chouchouter les indépendant ? (On sait pas comment c' est foncièrement possible mais le projet de la réforme de l'assurance chômage est de l'ouvrir aux indépendants et aux démissionnaires)
Le bon état de l'euro n'est il le fait que de la fragilisation du dollars a cause de l'incapacité de l’équipe Trump a réaliser les promesses de campagne ? Ou bien est-ce aussi un peu le fruit de la confiance qu'inspire le nouveau duo franco allemand (Macron pro européen et Merkel récemment victorieuse aux élections fédérales) qui montre qu' on peut tourner la page anti Européenne ? (Mais pour qu'elle Europe ? L'Europe de la banque européenne ? Et cette bonne santé de l'euro ne risque t elle pas de fragiliser le marché de l'exportation ?)
Est il normal que les évasion fiscale représentent 15% du PIB de la France ? (Là où en Corée du Sud ça représente 1,2% de leur PIB)
L'indemnisation chomage du royaume unis serait il applicable (une des pistes étudiées par le nouveau gouvernement) en France sans plonger certains nouveaux licenciés dans la rue ? (Un chômeur anglais célibataire touche en moyenne 351€ d'alloc pendant 6 mois contre 1159€ d'allocation en France pendant maximum 2 ans)
L'argent ne circulerait il pas que dans un entre soit clientéliste au sein de la politique moderne ? (Quelques chiffres et analyses page 92)
Il y a même un génial article sur la fabrique de la décision européenne de la mise sur le marché du Glyphosate, le grand lobby de Monsanto...
Bref vraiment je vous recommande grandement ce numéro qui offre une large photo d' une excellente qualité sur notre société française (voire même mondiale avec les "juteux chantiers" de reconstruction de la Syrie).
Le magazine porte bien son nom puisqu'il s' embarque aussi à partir de la page 73 dans tout un tas de pistes (innovation sociale, agriculture, développement local) pour produire et consommer autrement.
Et au milieu de tout ça il y a un article qui semble un peu hors sujet dans tout ce tableau de notre société : page 32 avec l'exposition du calvaire des administrateurs salariés pour être reconnu et entendu au sein des conseils d’administration (de sociétés privées)
Et en lisant ça, je me suis dis "mais voilà ! mais c' est ça en fait le cœur du problème : La représentativité des personnes concernées !" Non pas simplement d'un point de vue syndical mais pour faire entendre leur position du terrain (d'ailleurs l'article expose bien la volonté de ces salariés de ne pas être pris pour des syndicalistes, mais comme des personnes concernées par le bon fonctionnement de leur outil de travail).
A la lecture de cette article au milieu de toutes ces expositions de la situation présente (pressantes) et des perspectives engagées avec le projet de la France en Marche, j'ai compris pourquoi je suis tellement sensible au projet de la France Insoumise : C'est (entre autre) le soucis de représentativité des personnes concernées.
Le soucis de laisser parler et proposer les personnes qui savent. Celles qui font.
J'ai comme l'impression que
- dans le secteur privé, les conseils d'administrations ne laissent pas rentrer les vrais "faiseurs de richesses" parce qu'ils craignent que ces derniers voient (par ce nouveau point de vue) à quel point les "décideurs" se font du blé sur leur dos, et à quel point ce qu'ils croient être les seuls a pouvoir comprendre est tout a fait accessible et ne nécessite pas une position hiérarchiques particulière.
- dans le monde politique, on écarte les personnes de terrains des prises de décisions alors qu'elles sont les plus a même de savoir de quoi ils ont besoin, ce qui est opportun pour une société juste où il fait bon vivre. Laissant ainsi les élites politiques décider en n'écoutant que les personnes qu'ils peuvent croiser dans leur milieu social (très aisé) : des gens enrichis par héritage ou grâce aux mesures qu' ils font passer en prétendant renforcer le marché de l'emploi. Bref des gens dont le seul but c' est de continuer le système actuel...
A l'échelle européenne ça explique aussi la position des insoumis : privilégiant une souveraineté nationale à des directives européennes déconnectées de chaque spécificités ou aspiration locales (puisqu'encore une fois ces directives ne sont pas pensées à partir des voix des intéressés mais en écoutant les lobbys ou en regardant des chiffres sur un graphique, comme si toute activité humaine pouvait se résumer a quelques chiffres).
Bref j'ai lu le denier alternatives économiques, et ça réveille un besoin de parler politique...