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Christophe Thollet Vigere

aérosculpteur, motion designer, vidéaste et couteau suisse pour des artistes

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Billet de blog 11 mai 2020

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Boltanski au Centre Pompidou

12 fev 2020

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Au centre, cette ampoule à filament de carbone dont la luminosité (faible) oscille au rythme d'un battement de cœur qui raisonne dans les couloirs jusqu'à disparaître lorsqu'on s'enfonce dans les salles...

C'est l'expo "faire son temps" de Christian Boltanski à Pompidou (jusqu'au 16 mars). Il paraît que c'est en enregistrement du battement de cœur de l'artiste.

Depuis des années je croise son travail dans pleins d'expo. Et je trouve ça angoissant, glauque, morbide... je ne veux pas y passer du temps. Ces alignements de portraits flous noirs et blancs me font penser à des holocaustes, à des traitements inhumains de questions humaines...

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Mais bon je sais pas il y a un truc qui m'attire encore une fois vers son travail...

Et puis là, plongé dans cette suites de pièces (j'en ai rarement vu autant) j'étais bien. J’étais pas du tout dans du dark mais au contraire dans quelque chose d'hyper lumineux ! En fait assez vite j'ai bloqué sur cette ampoule au centre (au cœur) de tous les parcours de cette grande expo et je m'en suis servi de fil conducteur et j'ai passé un moment plein de grâce.

J’étais subjugué par la finesses des changements de températures de couleurs d'une création à une autre, j'étais fasciné par la grandeur des installations, par la beauté de cette scénographie, par l'évolution de ce travail a travers les années. Et puis surtout j'ai bloqué sur ces gros câbles électriques noirs reliés les uns aux autres pour amener ces petites lumières sur chacune des œuvres. Tout ça racontait une grande histoire au fil du temps. La vie (et la mort) de ces hommes qui ont su créer la lumière de l'électricité... J’étais complètement subjugué par cette façon d'assumer la lumière sur son travail, tout en les liant inexorablement...

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J'ai ainsi appris qu'il avait créé un centre d'archive de millions de battements de cœur sur une île japonaise, "Les Archives du Cœur"

Et puis dans la deuxième partie de l'expo j'ai pu découvrir des projets fous qui emmènent aussi une lumière folle dans cette scénographie monumentale : de gigantesques écrans sur lesquels explosent les images vidéo géantes et lumineuses de dispositifs en Patagonie ou dans le désert d'Atacama à la recherche de dialogue avec des baleine, de témoignage du vent. Beaucoup de poésie, de recherche métaphysiques à travers des mythes qui construisent nos histoires.

Comme dans cette salle qui n'est remplie que d'ampoules (et de pleins de câbles) qui s’éteignent une à une au fil des jours d'exposition... une oeuvre qui sera définitivement éteinte le dernier jour de l'expo...

La mort est là partout (quand même il faut l'avouer) mais avec pudeur comme derrière ces tissus noirs que des ventilateurs invitent à un léger balancement.

Dans sa façon de ranger, d'archiver, de relier et de présenter toutes les petites vies, Boltanski disparaît dans l'humanité.

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