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Pour moi l'image serait aussi drôle (si ce n'est plus) sous la plume d'un vrai dessinateur de Fluide glacial. Inutile de griller des heures de calculs par des machines, alors qu'un dessinateur rémunéré aurait fait aussi bien.
Ah oui mais vous comprenez c'est plus rapide... et puis en plus c'est gratuit...
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Pour moi l'IA c'est l'occasion de détruire pleins d'emplois et de métiers créés ces dernières années dans le tertiaire (rédacteurs, codeurs, dessinateurs, analystes, traducteurs, réalisateurs ou techniciens dans l'audiovisuel).
Par définition, la théorie de Schumpeter (la "destruction créatrice") c'est l'idée que les avancées technologiques provoquent du chômage pour les individus peu qualifiés à court terme, et crée beaucoup d'autres métiers pour ceux qui s'adaptent à long terme.
Mais quelle part de la population va pouvoir être assez qualifiée pour avoir encore du travail, face à tout ce que l'IA sera rapidement en capacité de faire ? Quels seront les nouveaux moteurs économiques de tous ces cadres et techniciens du tertiaire qui vont se retrouver sur la touche ?
L'IA facilite la vie des chefs d'entreprises qui cherchent à faire grossir leurs marges en baissant la masse salariale. Une tendance déjà a l'œuvre depuis plus de 20 ans avec l'uberisation de la société : l'intérim et les factures des auto entrepreneurs qui étaient à une époque des feuilles de paie de salariés en CDI.
L'IA crée donc une baisse de l'offre d'emploi, qui s'ajoute à d'autres problèmes tel que la raréfaction de nombreuses ressources primaires dont certaines qui "fluidifient" les activités économiques (et qui les assèchent en se faisant plus rares).
Pour moi on est clairement dans le début d'une décroissance économique subie, alors qu'elle pourrait être appréhendée autrement si elle était programmée.
C'est comme la première vague d'un mouvement de fond. Comme une façon d'annoncer les crises plus graves qu'amèneront les chamboulements liés au réchauffement climatique (la vague suivante).
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Mais pour autant on va tête baissée dans l'IA !
C'est là que vont toutes les levées de fond et tous les espoirs des investisseurs depuis quelques mois.
En même temps il faut voir la croissance de la valeur du bitcoin ou de Nvidia ces dernières années... tout le monde rêve de miser sur un cheval pareil (histoire de multiplier son investissement par 3 000 en moins de 8 ans - imaginer si vous aviez investis ne serait ce que 1000 € ?-).
Quoi faire face à l'appât du gain de cette "mauvaise chrématistique" ?
En plus de venir augmenter la consommation énergétique, l'IA nivelle tout vers un imaginaire commun et consensuel construit dans un gloubi-boulga mêlant images et données stockées dans des data centers à travers le monde. Data centers qu'il faut alimenter, climatiser et entretenir.
Actuellement on parle de 11 800 datacenters dans le monde.
Et en terme de capacité de stockage mondiale sur ces serveurs voici un petit aperçu de l'évolution au fil des années :
1986 2.6 EB
1993 15.8 EB
2000 54.5 EB
2007 295 EB
2020 6800 EB
1 EB c'est 1 Exabytes
soit un milliard de milliards de bytes,
ou 125 millions de Giga octets
(il y a toujours 8 bytes dans un octet et 1 Giga octet c'est 1 milliard d'octets).
Et 1 Giga octet, c'est ce qu'il faut pour
- Envoyer 100 000 mails (sans pièce jointe)
- ou Naviguer sur Internet pendant 80 heures
- ou Poster 1000 photos sur les réseaux sociaux,,
- ou Écouter de la musique en streaming pendant 20 heures,
- ou Regarder 1h de vidéo en streaming (en qualité standard)
En 2020 on était donc à 850 milliards de giga octets de données stockées dans le monde.
Mais qu'en est il 5 ans plus tard ? (Maintenant)
Et qu'en sera t'il demain avec les ressources que nécessite l'IA ?
Sachant que le stockage de ces données sur des serveurs c'est une chose, mais que le voyage de ces données en est une autre : La bande passante internationale totale s'élève désormais à 1 500 Tbit/s, soit presque 2 millions de Giga octets par seconde. C'est moins énergivore d'alimenter le déplacement d'un signal informatique que de le garder en mémoire sur des disques qui tournent en continue mais à force d'évoluer (lignes sous-marine, fibre, antennes relais, satellites) ça fini tout de même par être impactant...
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Toutes ces données pèsent sur notre empreinte carbone parce que tout ça a besoin d'électricité : 60% de l'énergie d'origine électrique qui est carbonée, car rares sont les pays dans le monde qui ont une production électrique aussi décarbonée qu'en France. Une production qui est en tension (jeu de mot) comme on l'a vu récemment avec le long black-out en Espagne et au Portugal, et face à une augmentation de la demande du fait de l'évolution du marché des voitures électriques (qui s'ajoute à d'autres consommation courantes).
Il n'y a pas besoin de sortir de Saint Cyr pour comprendre que l'IA relève plus de la "dévastation" de Dominique Bourg que de la "destruction créatrice" de Joseph Schumpeter.
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sources sur le mix electrique mondial sur connaissancedesenergies.org
sources sur le stockage de données mondiales sur ionos.fr
sources sur la capitalisation de Nvidia sur investing.com