Lutter sérieusement contre la pauvreté et notamment contre la pauvreté des jeunes: étudiants et autres, rétablir un système de santé publique robuste au service de tous, réaliser des investissements solides dans la recherche fondamentale et pour lutter contre le réchauffement climatique, sauvegarder la biodiversité, mener une politique de redistribution digne de ce nom, c'est à dire qui n'aboutisse pas à la captation des richesses par une infime minorité, investir réellement les valeurs de la République comme la liberté, l'égalité et la fraternité, tel est le sens de mon vote pour la NUPES.
Pas "d'alignement" avec Poutine (qui ne semble pas être un chantre de la redistribution mais plutôt de la fabrication d'oligarques de son espèce), ni avec ce "pauvre" Chavez, qui depuis bien longtemps côtoie la racine des pissenlits, pas de sortie de L'Union Européenne ni de l'OTAN, autant de billevesées et coquecigrues inventées par certains pour discréditer une union des gauches qui constitue une véritable alternance.
Devant tant d'audace, de hardiesse devrais-je dire, à vouloir changer le cours des choses pour réduire les inégalités et sauver le climat et la biodiversité, on convoque la République.
Suis-je anti-républicaine, moi qui ai voté pour Monsieur Macron au deuxième tour des élections de 2017 et 2022 ? ( en effet, je commence à avoir des doutes, compte tenu des propos tenus par ses partisans et de leur conduite ). Serais-je anti-républicaine moi qui m'engage quotidiennement auprès de jeunes étudiants issus des "quartiers" pour défendre, faire vivre et incarner la laïcité, la liberté, l'égalité et la fraternité? Qui peut me donner ma certification de "républicanisme"? Certainement pas ceux qui méprisent la parole des femmes abusées au nom de la "présomption d'innocence" et refusent d'appliquer des "mesures conservatoires" que mettraient en oeuvre toute entreprise ou service public confrontés à ces situation d'abus supposés.
J'ai entendu Monsieur Macron remercier Monsieur Mélenchon au soir du premier tour de l'élection présidentielle pour sa prise de position vis à vis de Madame Le Pen. J'ai entendu, à de multiples reprises, Monsieur Edouard Philippe, quand il était encore premier ministre, dire à Monsieur Mélenchon qu'il partageait avec lui les valeurs de la République. Et tout à coup, voilà que Monsieur Mélenchon et tous ceux qui ont fait l'union de la gauche seraient passés dans une "machine à dé-républicaniser" ? Monsieur Mélenchon serait la cause de tous les désordres.
Sont-ils sérieux les politiques et éditorialistes qui composent cette petite musique ? Est-ce la NUPES qui a mis dans la rue les gilets jaunes, désespéré les soignants, exaspéré tous ceux qui ne savent pas quoi répondre à leurs enfants qui constatent que certains de leurs camarades n'ont pas de quoi vivre et pour être plus précise de quoi se nourrir tous les jours décemment ?
J'ai corrigé récemment une épreuve d'examen en économie et j'ai souri en "découvrant" dans une copie que "les entreprises du pentagone se portent bien, grâce aux exportations". Au delà de cette vision "romanesque" et "feel good" de notre économie, j'ai compris en écoutant les débats récents pour les élections législatives, notamment France 2022 sur France 2, que l'étudiant.e qui ne voyait plus la France comme un hexagone mais comme un pentagone préfigurait la perte d'un côté, d'un angle de vue: celui de la nuance, de la raison, de la mesure et par la même de la pensée. Un brin de keynésianisme, une tentative de redistribuer les richesses de façon plus équitable, de planification écologique et ça y est, on se retrouve projeté à Caracas, dans les abîmes de la faillite.
La dramatisation, le dévoiement du langage et de la pensée qui le sous-tend, l'expression de la haine et du mépris vis à vis de ceux qui ont une pensée orthogonale à la doxa ambiante, le maintien de ministres accusés "d'abus" vis à vis de femmes alors que dans n'importe quelle entreprise ou service public (où même dans de nombreux pays d'Europe auxquels on aime bien se comparer) des mesures conservatoires d'exclusion seraient prises, de même que le retour de François Bayrou et Jean-François Copé sur les plateaux de télévision, sont autant de signes inquiétants de la survivance d'un monde obsolète, toxique et délétère.
Au secours ! Le vieux monde nous poursuit de ses ricanements indécents et irrespectueux, (ceux de François Bayrou jeudi soir face à Mathilde Panot), de ses mensonges éhontés (ceux qui prédisent une sortie de l'Euro, une situation de faillite de la France, une flambée du communautarisme en cas de victoire de la NUPES) et surtout de son impuissance odieuse qui nous a conduits là où nous sommes.