Cils (avatar)

Cils

Un.e habitant.e du monde et donc un.e Apatride et pour me parler, il suffit de m'écrire.

Abonné·e de Mediapart

6 Billets

0 Édition

Billet de blog 10 février 2025

Cils (avatar)

Cils

Un.e habitant.e du monde et donc un.e Apatride et pour me parler, il suffit de m'écrire.

Abonné·e de Mediapart

L'intelligence artificielle, un outil bien utile, mais pour qui ?

IA, intelligence artificielle : l'artifice qui va bientôt être admis comme l'outil d'aliénation le plus élaboré de l'histoire humaine.

Cils (avatar)

Cils

Un.e habitant.e du monde et donc un.e Apatride et pour me parler, il suffit de m'écrire.

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le rôle des outils dans notre histoire est de premier plan. Chacun d'eux a permis l'élaboration de notre développement tout du long de cette histoire. A chaque étape de leur sophistication, nos façons de vivre et nos rapports vis à vis de notre environnement, écologique autant que social, a subi une transformation irréversible. Les possédant.es de ces outils accédant au fur et à mesure à un champ d'action supérieur dans leurs possibilités de transformer et faciliter leur accès à la nourriture, puis a son stockage, etc. La sécurité relative qu'a apporté leur possession n'y est pas pour rien dans notre capacité à peupler - puis sur-peupler - cette planète, ceci n'est pas à démontrer. Leur capacité à assurer un pouvoir de domination sur l'Autre non plus, aussi éloigné que peut être cet Autre. Il est aussi admis que chaque étape d'élaboration de nos capacités technologiques nous a éloigné.es d'un certain rapport privilégié, comme un "subtil" éloignement, avec ce que nous avons pris l'habitude d'appeler "la nature". Cette appellation n'est pas anodine, car elle démontre la conscientisation de notre extériorisation d'avec cet matrice, dans laquelle cependant nous continuons encore à évoluer, c'est à dire à vivre.

Certains peuples cependant n'ont pas trouvé judicieux de se plier à l'impératif du développement technologique dans l'élaboration de leur société, tout comme ils n'ont pas non plus forcément pris le parti de considérer leur reproduction exponentielle en tant qu'outil premier de conquête territoriale et/ou coloniale, ou tout simplement de survie (des petits groupes étant parfois plus aptes à la survie, avec moins de bouches à nourrir...). Bien mal leur en a pris, ils ont quasiment tous été anéantis ou avalés...

La vision de la mort, propre à chacune des sociétés humaines, est certainement à tenir en compte pour tenter de comprendre les décisions prises d'emprunter telle ou telle direction, tel ou tel schémas d'évolution dans notre environnement naturel, aussi bien que nos désir et besoins d'extériorisation, de détachement, de libération vis à vis de lui. La vision du rapport à l'Autre est sans doute tout aussi importante et incluse dans celle de la conscience que nous avons de notre durée de vie en tant que simples mortel.les. La question spirituelle n'est donc pas anodine et revêt même un caractère primordial, qui aide à comprendre les différences d'orientations qui ont été prises. La vision politique dans les projets de la communauté humaine est elle aussi tout aussi de toute première importance, elle l'a toujours été. Elle va par ailleurs de paire avec la question précédente, les communautés humaines, où qu'elles se situent dans le temps et sur cette terre, accordant plus ou moins d'importance aux croyances spirituelles dans leur organisation sociale (elles sont encore aujourd'hui des leviers bien utiles - sinon indispensables - à l'aliénation et à la manipulation de populations entières, occidentales ou non...).

Nous en sommes aujourd'hui arrivé.es à une telle extériorisation de cet environnement premier qu'est la nature, à une telle sophistication technologique, que ce que nous nommons "intelligence" - sans en être encore à ce jour parvenu.es à en définir les contours exacts - est en passe de devenir un outil à part entière. Si il nous semble d'ors et déjà bien avancé dans son élaboration, il est cependant encore en pleine période développement, tout aspects confondus (conception, utilisation, dispersion, etc). Extériorisé de son environnement corporel, cet outil cognitif qu'on appelle "intelligence" est donc considéré à juste tire comme étant "artificiel" (au même titre que peuvent l'être les outils plus simples et "primitifs", si nous les considérons en tant qu'extensions des capacités de nos corps, au sein d'un environnement premier, que nous n'avons cesser de modeler pour y vivre).

Sa capacité d'outil de domination social, d'aliénation, ne laisse hélas aucun doute. S'il est destiné à faciliter et à étendre nos capacités cognitives, par cette destination particulièrement sensible (de par sa capacité à englober et à gérer une multitude exponentielle de données et les possibilités que représentent ces informations - dans des temps allant toujours diminuant), son influence ira croissante dans la gestion de notre environnement matériel, mais aussi de nos rapports sociaux. Elle sera donc (en tant qu'outil politique hégémonique) déterminante pour notre devenir dans sa globalité.

Nul doute donc que l'appropriation et la maitrise de cet outil soient plus que souhaités par les personnes qui décident de le développer et de nous l'imposer. Aucune surprise non plus à ce que son développement soit inclus - c'en est le but final - dans un schémas d'enrichissement personnel réservé à une élite dominante, au détriment d'une très grande majorité d'entre nous. Nos existences sont aujourd'hui, dans ce monde capitaliste, comprises par l'élite dominante comme étant soumises à la production, puis à la consommation, bref à leur enrichissement. Et c'est bien cette chaine d'exploitation qui a permis la création de ce nouvel outil d'aliénation, et c'est tout autant elle qui permet son actuel développement. L'argent public, qui émane avant tout du labeur indispensable à l'exploitation des ressources naturelles de cette terre (dont la raréfaction va de paire avec la destruction du climat, soit dit en passant...) est indispensable à ce projet, qui se révèle de plus en plus comme étant un projet monstrueux. De façon exponentielle, les ressources vont être d'autant plus accaparées par le capitalisme et la classe dominante qui nous l'impose. Nul doute que cet enrichissement colossal à venir sera le pendant de notre appauvrissement global, de la continuité de la destruction du tissu social, de nos possibilités d'accès au soins, à l'éducation et à tout les aspect les plus précieux de notre communauté humaine (voire de notre humanité profonde, dans toute la diversité de ses possibles solidaires). Ce sera aussi un pas de géant fait en direction de l'effondrement inévitable qui fond sur tout ce qui vit aujourd'hui sur cette terre.

Les failles sociales qui nous séparent vont aller grandissantes et le ciment de la démocratie va aller s'effritant, car, ont le voit, tel est le projet de celles et ceux qui le portent en fanfare à longueurs de congrès (et d'argent public), ou bien dissimulé.es au cœur des consortiums internationaux. Les possibilités de retour en arrière nous sont aujourd'hui toujours plus rendues impossibles, car toujours plus interdites par l'état déplorable de cette démocratie mondiale qui, au regard de la fascisation grandissante de l'environnement politique, ne risque pas d'aller en s'améliorant. Le contraire, c'est à dire notre asservissement total étant le seul programme envisagé par ces élites du capitalisme, dont les pouvoirs vont sans cesse grandissants. Au final, ce ne sont autres que celles et ceux à qui nous avons confié le mandat de diriger notre avenir, celui de cette société aujourd'hui unifiée dans son exploitation, tout en étant fragmentée par des guerres incessantes toujours plus monstrueuses ! 

Le confort tout aussi relatif que subjectif autorisé par la confiance que garantirait notre représentation républicaine n'est visiblement plus d'actualité (s'il l'a en réalité jamais été, car si c'était le cas nous n'en serions pas là...). Le pouvoir est aujourd'hui capté et kidnappé par une ploutocratie portée et sublimée par des média corrompus, dont la puissance est elle aussi monstrueuse. Il est quasi entièrement tombé entre les mains de personnes dont le sens moral est entièrement perverti par  - et soumis à - un capitalisme débridé et toujours plus autoritaire.

Gouverner, c'est prévoir, et les prévisions de cette élite, soutenue par des fortunes colossales et les médias dominants, ne sont visiblement plus à discuter...!

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.