L'autre jour, en recherche d'un livre pour offrir à un proche, une libraire m'a expliqué que dans ce nouveau monde amazonien, où la planète nous est livrée chez nous en petits morceaux emballés dans des cartons, la réédition de livres devient compliquée du fait que ces cartons de livraison engloutissent des tonnes de pâte à papier, et du coup y'a rupture de stocks pour faire les livres...!
La moindre production électronique, quant à elle, suppose une grande quantité de matières premières différentes, donc d'extractions minières, des transports de ces m.p., de centres de transformation, de centres de montage/assemblage... stockage... re-stockage, vente, livraison, consommation, utilisation... Jusqu'aux ultimes destinations que sont les centres de re-re-re-stockage ou de destruction... des déchets !
Bref une très impressionnante somme de kilomètres (en camions, bateaux, avions, voitures, bicyclettes électico-nucléairo-énergie-vertécolo...) avant d'en arriver là !
Et n'allons pas oublier l'énorme consommation énergétique indispensable à la transformation et autres opérations gloutonnes, à comptabiliser en sus des transports de ces objets (transports des moyens de création d'énergies, etc... tout un enchainement kafkaïen d'indispensables d'opérations gigognes terriblement énergivores).
Pour les voitures et tant d'autres objets (équipés ou non d'électronique), jouets, machines diverses, armement, c'est idem, presque tout vient d'ailleurs (des ailleurs qui ne sont pas forcément de rêves, et qui sont le plus souvent synonymes d'exploitation et de souffrances) !
Cette vie de plastique(s), de métaux et de puces, parcellisée et mise en cartons qui mangent les livres, tout en traversant trois ou quatre fois la planète avant d'arriver livrée à notre porte. Elle finit toujours, au bout d'un temps plus ou moins long, par être transportée dans les décharges d'ordures. Son règne a pour résultat le climat tout en vrac, l'environnement tout détruit-pollué-sali-impropre-toxique, les maladies qui galopent aux cotés des conflits armés et de la misère que fuient les exilé.es qu'on repousse, qu'on maltraite, qu'on enferme ou qu'on noie.
Et au sommet de toute cette misère, de toutes ces destructions de la vie, se trouvent des richissimes individu.es qui siphonnent les cerveaux, afin de transformer leurs semblables humain.es en accessoires rentables, en machine de production de richesse, ou en chair à canons. Les cerveaux siphonnés sont alors remplacés par des porte-monnaie débiles, qui inversent le sens des mots en une novlangue abrutissante. Et l'humanité, l'intelligence et la tendresse se transforment alors en valeurs sonnantes et toujours trébuchantes. Une humanité aujourd'hui au bord d'un gouffre qui dirait-on l'aspire inexorablement...
Merci donc à nos personnalités politiques. Elles nous offrent toute l'année le capitalisme en pleine face et en plein cœur. Et elles nous soignent à coups de matraque, de "justice" et d'emprisonnement ! Merci donc pour tout cela... et d'avance pour la suite de leur programme... !
Ce sont nos trop chouettes papa Noël à nous. On les aime, on y tient !🙂