À gauche on étouffe, on suffoque,
On se fait traiter de gros phoques.
Parce qu’on veut vivre trop bien
Ensemble, en excellents chrétiens.
Tu comprends, il faudrait d’abord
Que les pauvres veuillent crever
Propres, sans s’énerver d’accord ?
Sans faire tâche, sans gueuler.
Ils veulent des pauvres biens sages.
Contents quand on leur file un stage ;
Contents de s’endormir dehors ;
Contents de bien manger la mort.
À gauche on sait l’absurdité,
On renonce avec volupté.
Viendra le temps d’avoir raison,
Là ce n’est pas notre saison.
Chevalier blanc décapités,
Nous cavalons vers le chaos,
Montant nos coursiers dépités,
Buvant nos glacés cacaos.
Dénoncés très antisémites,
Réellement philosémite,
Qu’est-ce que la réalité
Quand y a plus de vérité ?
On s’en fout de la vérité,
On s’en fout de la belle gauche,
Marx est mort, c’est triste, c’est moche.
Il était de faible santé
Mais c’est vous qui l’avait tué.
Pauvre manant de peu de foi
C’était pourtant notre seul roi,
Jamais fou ni infatué !
Oublions le, oui oublions tout
Et saoulons-nous pour oublier.
Désormais nous sommes liés
À ce destin de chien patou.
Chevaliers passés, dépassés
Par la folie des nouveaux temps
Et jamais autant méprisés,
Pertinent mais moqué pourtant.
Car on continuera les mecs,
Même si on pue fort du bec,
À protester, à réclamer
Egalité et puis s’aimer.
Égalité, égalité
Et puis la justice surtout,
Fin de l’injustice partout
Ensembles dégustons le thé.
Foin des sinistres milliardaires,
Qu’ils mangent des pierres par terre.
À gauche enfin soyons heureux ;
Joyeux cessons d’être peureux.
À la fin quitte à avoir tort
Soyons pour finir les plus forts.
Car demain brillera l’étoile,
Demain partons, mettons les voiles.