Plongée dans un bleu de cristal,
La clarté de l’eau ruisselante
Sur mes flancs compressés,
La pression dans mon nez,
Le souffle coupé.
Au bout de mes jambes
Les palmes qui remuent
L’eau, à travers le masque
La transparence turquoise de l’océan.
À la verticale je déploie
Mon corps, le nez pointé vers le fonds.
Mes cuisses s’activent dans des
Battements amples, et je vois
Le sable se rapprocher.
Soudain je le touche et
Je décompresse. Je lève les yeux
Et contemple l’immensité
Humide qui me surplombe.
Le soleil irise à travers les ondes,
Jetant de farouches raies
De lumières autour de moi.
C’est comme une cathédral sous-marine
Aux vitraux invisibles et brillants.
Cette lumière aigue-marine
Tapisse les fonds marins,
Où gisent de noirs rochers abandonnés.
Ça et là, luisants, quelques reflets vifs
Argentés, éclairs inutiles et vains.
Lassé je donne l’impulsion
Et remonte. La surface
M’aspire et soudain
C’est l’atmosphère.
Première gorgée d’air,
Puis le goût du caoutchouc
Du tuba.