J’aurais vraiment préféré t’oublier Mayotte.
Parmi toutes ces îles tu es la fayotte,
Celle qui, très sage, soumise, est bonne élève,
Quand ailleurs une révolte gronde et se lève.
À tout ce qui te faisait tu as renoncé.
Oui, tu as préféré les autres dénoncer,
Tellement tu ne voulais plus que l’outremer
Rime sempiternellement avec amer.
Maintenant, si indéniablement française
Tu te plains souvent que bien profond l’on te baise,
Mais ça c’est le métier qui rentre ma chérie.
Ce pays que tu as choisi, tu le chéri.
Si devant lui tu n’avais pas été si lâche.
Si tu n’avais pas autant craint qu’il ne te lâche.
Si tu n’avais pas eu peur que les blancs se fâchent.
Si tu tranchais les coloniaux à la hache.
Mayotte est française, invivable, inacceptable.
Immigrés dans leur pays, quelle triste fable
Subissent ces boucs émissaires bien pratiques.
Marine, en vrai c’est bien ça qui te fou la trique ?
Pays plein d‘étranges humains ultramarins,
Qui valent plus que les fundis comoriens.
Pays de vernaculaires comoriens,
Qui valent, pour d’aucuns, tellement moins qu’un chien.
En tout cas, d‘après tant de capons mahorais,
Insensibles aux cadavres biens amarrés
Aux rêves humides de fachos effarés,
Trouvant de vrais soutiens à leurs idées tarées.
On se noie à tour de bras dans ton beau lagon
Mayotte, et toi tu veux jouer les Arpagon !
Si proche de ton antique peuple affamé,
Île française resteras-tu à jamais ?
Pour à ton bonheur avoir tant sacrifié
Allah peut-être de cela te priveras,
Et ton âme pour toujours tu oublieras
Au creux de ton identité scarifiée.