L’a-t-on aimé ?
T'a-t-on suffisamment dis je t'aime Hichem ?
On-t-a suffisamment haï pour te tuer.
Et ton décès rend tous les petits matins blêmes,
Nous errons absents à nous même, infatués.
Divaguant, bafouillant, abrutis nous pleurons.
Prostrés et hagards au tréfonds de nos terreurs,
Incapables de mieux comprendre nos erreurs,
Responsables et coupables nous nous terrons.
Hichem, tu as voulu, tu as aimé la France,
Mais la France, si ingrate, t’a assassiné.
Je veux sur les murs ton beau portrait dessiner,
Pour oublier ce fatras patriote rance.
T'a-t-on suffisamment dis je t'aime Hichem ?
Non, car pour à un arabe dire je t’aime,
Il faut ici qu’il sache pousser un ballon,
Sinon c’est un méchant renégat, un félon.
Enfin, il est trop tard pour te dire je t’aime,
Cette occasion-là est désormais passée.
Pour ceux-là qui t’ont tué ce n’est pas assez,
C’est ton souvenir qui leur pose problème.
Désormais, ils voudront surement t’effacer,
Donner à croire que tu n’as pas existé
Pour une seconde fois te voir trépasser.
Ces goules fascistes tristes et dépistées
Sont pour le moment rassasiées de ton sang.
Mais ce ne sont pas pour autant des innocents,
L’infâme criminel qui a volé ta vie
Paiera son forfait, pour lui plus jamais d’envie.
Car oui, le seigneur viendra te rendre justice
Ton bourreau répugnant il mettra au supplice
Pendant que, resplendissant, tu triompheras
Car jamais, oui jamais on ne t’oubliera.
Je voudrais pouvoir dire je t’aime Hichem
Pourtant, si français, je fais partie du problème.
De là où tu es, serein, peut-être ris tu
De ce petit pays si triste, si têtu.
Pour Hichem Miraoui