Trois jeunes Kanaks
Pourquoi sont-ils morts, pour qui, pour quelle folie ?
Pour que certains puissent vivre un fantasme tropical,
Pour que la beauté du lagon soigne leur mélancolie,
Pour que s’assouvissent leurs ambitions fatales.
Pourquoi sont-ils morts, pour qui, pour quelle folie ?
Pour un ministre, pour un député, pour un sénateur,
Pour un colon, pour un président malpoli,
Pour que ces démons exorcisent leurs peurs.
Pourquoi sont-ils morts, pour qui, pour quelle folie ?
Pour le racisme, pour l’impérialisme,
Pour le suprématisme, pour le colonialisme,
Pour que la France chez eux fasse son lit.
Absurdités du meurtre, hideuse présence de la mort,
Vos vies volées, ne vous seront pas rendues,
Mais elles ne seront ni oubliées, ni perdues
Nous serons intraitables avec ces matamores.
La jeunesse kanak est l’avenir du monde,
Sa victoire sera celle de l’espoir.
L’occident, épuisé, broie du noir.
Il périra bientôt, dépassé, immonde.
Martyrs innocents et candides,
Vous étiez trois rebelles splendides.
Le seigneur veille désormais sur vos âmes
Tandis que nous payons ce que l’absurde réclame.
Pendant que les drapeaux claquent,
Trois couleurs et coups de menton,
Endeuillés et meurtris nous nous absentons,
Pleurant trois des nôtres, trois jeunes kanaks.