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La lettre des transporteurs adressée au Premier Ministre et consultée par Le Point a fini de convaincre l'opinion publique qu'un déconfinement le 11 mai avec les conditions posées par Edouard Philippe est tout simplement impossible.
Distanciation sociale, gestion des flux de voyageurs, verbalisation pour non-port de masques seront des missions extrêmement complexes à mettre en place par les seuls operateurs de transports. Les patrons de la SNCF-RATP-KEOLIS et TRANSDEV ont donc dit non dans une lettre assassine à ce qui s'annonce être un véritable fiasco le 11 mai prochain. Les transporteurs n'auront, et c'était prévisible, pas les moyens humains ni logistiques pour faire de l'après 11 mai un retour à une situation normale dans les transports.
Entre les mairies qui refusent de rouvrir les écoles comme la Seine-Saint-Denis, le département le plus mortellement touché par le covid19 et les mairies qui acceptent une réouverture de leurs établissements mais qui butent sur le refus des parents d'envoyer leurs enfants, les PDG des entreprises de transports ont bien compris qu'ils n'auront pas les effectifs suffisants pour honorer le cahier des charges organisationnel et opérationnel et ainsi permettre le redémarrage de l'activité économique si chère à l'exécutif.
Le confinement actuel montre déjà de nombreuses lacunes en matières de distance physiques impossibles à tenir dans les transports et des masques inaccessibles au plus grand nombre.Alors que dire d'un déconfinement aussi mal préparé comme celui planifié par le Premier Ministre? Comment feront les travailleurs qui ne pourront pas acheter ces masques qui deviendront obligatoires dès le 11 mai? Comment remplir les rames de métro et de rer sans prendre le risque de relancer la chaîne de contaminations?
Comment monter l'offre de transport sans les effectifs qui vont avec? Voilà autant de questions sans réponses qui ont conduit Catherine Guillouard, Jean-Pierre Farandou, Patrick Jeantet et Edouard Hénaut à rejeter le redémarrage des transports dans les conditions fixées par Edouard Philippe. Le message de la présidente d'IDFM qui demande des renforts de 5000 personnes pour veiller à la distanciation sociale dans les transports vient aussi alimenter l'idée d'une impréparation pour ne pas dire précipitation dans le décision de déconfiner.Edouard Philippe dont les jours sont peut-être comptés à Matignon, c'est ce que croit savoir L'Express, n'aura donc d'autre choix que de reporter cette date qui cache mal la précipitation et surtout l'attachement du gouvernement à l'économie et aux profits au détriment de la vie des salariés, des enseignants et des élèves.
En attendant, le déconfinement, s'il est maintenu dans sa conception actuelle, sera sans conteste le déconfinement de tous les dangers avec le risque élevé de traverser une deuxième vague épidémique alors que la France fait déjà partie des pays les plus touchés par le virus.
Portfolio 5 mai 2020
Les transporteurs disent non à Edouard Philippe pour le 11 mai
La lettre des transporteurs adressée au Premier Ministre et consultée par Le Point a fini de convaincre l'opinion publique qu'un déconfinement le 11 mai avec les conditions posées par Edouard Philippe est tout simplement impossible.
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