L’attaque du Hamas en Israël a montré les limites de cette alliance contre-nature de gauche. C’était une alliance de circonstance pour donner à la gauche, une dimension plurielle, progressiste et respectueuse des sensibilités de chacun et être ainsi un vrai contre-pouvoir face à la majorité présidentielle.
On peut dire aujourd’hui que cette alliance a implosé et les fautes sont claires…limpides même. Au milieu de ce concert d’indignation, LFI est la seule formation politique à avoir eu le courage de ne pas s’aligner sur la position majoritaire au sein du Palais Bourbon. Dire que le Hamas est une organisation terroriste en détournant sciemment le regard de la colonisation, des destructions, des expulsions et des meurtres de Palestiniens n’était à l’évidence pas une position ethniquement acceptable et c’est précisément ce qu’il en est ressorti du communiqué de LFI. Condamner le Hamas sans condamner le gouvernement israélien, c’était tout simplement être partisan et donner un blanc-seing à Benyamin Nétanyahou dans ses ardeurs bellicistes.
Les ténors de LFI ne s’y sont d’ailleurs pas trompés puisque l’attaque israélienne est un véritable carnage à l’image de la dévastation provoquée par le Hamas lui-même. Les images d’immeubles en feu à perte de vue dans la bande de Gaza interroge d’ailleurs sur ces frappes israéliennes qu’on ose encore nous qualifier de « chirurgicales ». Les morts se comptent par milliers dans la bande de Gaza mais l’establishment médiatique émet l’injonction à LFI de se ranger derrière la position de la présidence française qui n’est ni juste ni équilibrée. Comment donner son « soutien inconditionnel » selon les termes de Yaël Braun-Pivet à Israël, un État colon et dirigé par un gouvernement ouvertement raciste et suprémaciste?
Jérôme Guedj, Olivier Faure qui doivent leur siège à la NUPES, faut-il le rappeler, mais aussi Fabien Roussel qui se frotte les mains de voir les députés LFI se retrouver en mauvaise posture face aux médias et à la représentation nationale se sont montrés aussi ingrats qu’indignes. C’est bien grâce à la NUPES insufflée, conçue et façonnée par Jean-Luc Mélenchon que nous avons aujourd’hui 89 députés NUPES, un terme qui fait visiblement honte à Fabien Roussel. Dommage qu’il n’ait pas exprimé sa gêne quand il a fallu marqué NUPES sur son bulletin de vote aux législatives et certains députés PS, PCF n’auraient sans doute jamais retrouvé leur siège sans cette alliance. La déception n’en est que plus grande lorsqu’on voit des députés PS ou PCF lancer des invectives face caméras pour récolter les bonnes grâces des bons médias nous dictant quoi penser et quoi dire pour être fréquentable.
Se souvient-on seulement que le PS est sorti des élections présidentielles exsangue avec un score inférieur à 2% et que le PCF a fait à peine mieux, un peu plus de 3%? Cela veut dire que sans LFI et la main tendue des cadres de ce mouvement, ces deux formations politiques (PS et PCF) n’existeraient peut-être plus. Si Fabien Roussel prétend être une alternative à Jean-Luc Mélenchon (défense de rire), c’est bien parce qu’il a encore un espace médiatique que lui confère son siège de député. En attendant, LFI a fait un score de 22% au dernières élections présidentielles et n’a donc objectivement besoin de personne si l’on adopte une approche purement mathématique. Quant à François Ruffin et Clémentine Autain, ils doivent être écartés pour avoir voulu jouer leur petite partition individuelle en vue de se construire une stature présidentielle. Un calcul politique vide de sens et qui met à nu leur loyauté bancale.
Manuel Bompard, Mathilde Panot et David Guiraud ont tenu la barque malgré les vents contraires. On ne peut que saluer leur abnégation et leur résilience face à cette grande tempête mais comme le dit le vieil adage, c’est bien dans la tempête que l’on reconnaît le capitaine.