Lettre ouverte aux militants communistes
Du passé faisons table rase, mais surtout n'oublions pas notre belle histoire ouvrière.
C'est un peu notre débat de fond sur les accords entre le PC et la France Insoumise et sur l'union de la gauche en général.
Cette élection est une véritable leçon de politique à plusieurs niveaux.
Tout d'abord le rejet d'une politique à l'ancienne et des partis traditionnels est manifestement la première conséquence de cette nouvelle ère.
Les chiffres sont impitoyables et expriment le ras le bol des Français d'un système à bout de souffle, corrompu et qui n'est plus représentatif des citoyens.
Les mouvements ont pris le pas sur les partis, l'abstention et les votes blancs et nuls ont pris le dessus sur les votes d'adhésion et nous avons aujourd'hui un des présidents les plus mal élus de la Ve République.
Les ténors socialistes, en bon opportunistes, veulent tous reconstruire la gauche et lancer des mouvements: c'est un réel plébiscite pour la France Insoumise, le seul mouvement d'adhésion de ce pays.
Les militants communistes et de la gauche qui ont contribué à faire de la FI la première force de gauche ont bien compris qu'une nouvelle approche de la politique était née.
Cette nouvelle dynamique n'a pas été perçue par tous comme telle, puisqu'elle inquiète autant qu'elle inspire !
Les dirigeants du PC n'ont d'abord pas cru à cette dynamique et ils ont louvoyé entre le PS de Montebourg et celui de Hamon, puis ce fut le chantage aux parrainages, ils ont tout simplement agi en apparatchiks, comme ils l'ont toujours fait.
C'est un constat, pas un reproche. Loin de moi l'idée de remettre le fonctionnement du Parti en question, c'est aux militants de faire ce travail.
Par contre je mesure le décalage de cet appareil, que j'ai côtoyé et subi longtemps en tant que syndicaliste de la CGT, et j'ai beaucoup de respect pour tous ces militants communistes qui luttent avec abnégation pour un idéal romantique dans lequel je me reconnais, celui là même qui permet de soulever les montagnes.
Bien entendu la presse de Macron va tenter de semer la discorde entre nous et nous serons la cible de part et d'autres de toutes les attaques possibles, nous devons résister à cette bourrasque pour qu'elle ne se mue en tornade.
Nous avons les moyens de nous accorder localement et nous nous retrouverons au second tour quoiqu'il arrive car nous sommes profondément unis par des liens humanistes et sociaux.
C'est une nouvelle histoire de la gauche que nous écrivons, à la frontière du vieux monde et du nouveau. Les deux sont indissociables et compatibles et la plus grande des erreurs serait de refuser cette réalité de part et d'autres.
Nous avons mieux à faire que de nous déchirer sur les réseaux sociaux, nous sommes tous en campagne pour une majorité parlementaire susceptible de résister à l'agression libérale qui se profile.
Les sondages qui façonnent l'opinion sont déjà en marche pour tenter de transformer le vote utile et anti Lepen de Macron en raz de marée législatif.
Les Français ont cependant compris après ce premier tour que la manipulation grossière de cette élection relevait du calcul cynique des oligarques financiers, maîtres de la presse et de l'appareil d'état.
M. Hollande a su assurer une continuité malgré son impopularité, il a fabriqué un monstre libéral.
Ne sous-estimez pas à quel point nous sommes en danger!
Ces élections législatives sont donc un enjeu majeur, bien loin des tambouilles d'appareils et d'élus qui veulent préserver leurs sièges dorés.
Voilà pourquoi nos candidats sont essentiellement issus de la société civile, voilà pourquoi nous devons privilégier l'outil qui a su être déterminant lors du 1er tour des élections présidentielles.
Que chacun milite selon son cœur et sous la bannière qu'il choisit, mais gardons nous de nous tromper d'adversaire et restons unis sur le fond de nos idées. Nous nous retrouverons forcément!
Le monde va changer de base, nous ne sommes rien , soyons tout!