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Billet de blog 22 septembre 2024

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Le doigt mouillé des girouettes

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir l’article de Médiapart du 11 septembre sur les nouvelles « tribulations interne » de notre mouvement !

https://www.mediapart.fr/journal/politique/110924/malgre-la-purge-des-desaccords-persistent-la-france-insoumise

Nous avons connu en Gironde, à l’instar de tous les GA (groupes d'action FI) de France, des désaccords sur la stratégie adoptée par nos instances dirigeantes. L’éviction des opportunistes Garrido, Corbières, Ruffin et Cie a entrainé en effet des confrontations d’arguments et des positionnements différents qui démontrent non seulement la richesse de notre démocratie interne, mais aussi sa limite.

L’éviction (et certainement pas la purge dont la référence à Staline n’échappe à personne), a été questionnée d’une part sur la période choisie et d’autre part sur le caractère vertical de la décision.

Chacun, dans son GA peut avoir un avis argumenté sur la question, cet avis n’en est pas pertinent pour autant, d’une part parce que de nombreux éléments nous font défaut pour analyser les raisons qui motivent cette décision et d’autre part nous n’avons pas non plus les moyens de mesurer les différents impacts à l’intérieur comme à l’extérieur de notre mouvement.

Enfin, devons-nous prendre part à toutes les décisions de notre mouvement ? Rien n’est moins sûr !

Certes, les figures que nous avons écartées connaissaient une popularité au sein de LFI et elles ont soit déçu, soit mis en colère les insoumis. D’abord parce que ces députés LFI se servaient des médias de milliardaires comme une tribune d’opposition à notre mouvement, ignorant ainsi tous les anonymes qui travaillent dans l’ombre à la construction de notre solidarité citoyenne et ensuite parce qu’ils ont alimenté ainsi le déchainement médiatique contre LFI.

Ainsi, notre député de Gironde, Loïc Prudhomme, s’insurgeait à l’époque, se « désolidarisait des décisions prises par la Direction de LFI » et demandait solennellement de « revenir sur l’éviction » « Ces décisions politiciennes sont irresponsables.. ». (Tweet du 15 juin 2024)

La « verticalité » de certaines décisions politiciennes de la Direction de LFI qui nous ont permis aussi de faire ce parcours politique, ne dérange jamais nos députés quand elle s’applique à leur candidature ! Ces nouveaux chantres de la démocratie interne feraient bien de retrouver un peu d’humilité et de discernement avant de jouer les indignés de salon.

Les militants de Gironde ont ainsi été confrontés à des remous à la suite de cette prise de position médiatique de notre député, en pleine campagne législative. Est-il encore insoumis ?

Il va de soi qu’en période de campagne ou à l’aulne d’une nouvelle campagne anticipée, la diplomatie en local est de rigueur pour ceux et celles qui veulent rester député.  

Par conséquent quand cet article explique que le député LFI de Gironde a choisi le jour de l’élection de Mathilde Panot pour discuter la question de l’éviction, nous sommes obligés de nous poser certaines questions.

Si Loïc Prudhomme n’était pas candidat,  pourquoi et comment 7 députés ont-ils pu décider de voter pour lui sans concertation ?

On voudrait nous faire croire que sept personnes auraient voté spontanément, sans coordination? Même si cette hostilité politique n’est pas assumée, les militants de Gironde ne sont pas dupes de ce jeu de dupes !

Qui a alimenté l’article de Médiapart ?

N’est-il pas ironique que les mêmes qui revendiquent la démocratie interne contactent les journalistes en secret, pour torpiller l’image de LFI ?

Quel est le message de Loïc envoyé à la Direction de LFI lorsqu’il interrompt l’élection de Mathilde Panot pour discuter un sujet sensible qui n’est pas à l’agenda ?

Je choisis un moment stratégique pour contester le processus de décision à LFI et je ne suis pas seul.. est-ce une déclaration de « guérilla » sous forme de défi ?

Quel est le présage de cette séquence et quels sont les projets de ces députés ?

Auraient-ils également peur d’être évincés lors d’une future et peut-être proche élection anticipée ?

Finalement la question de Loïc est pertinente s’il envisage déjà de rejoindre ses camarades de l’ « Après » dont il partage les méthodes !

Les militants de Gironde ont interpellé  Loïc sur sa stratégie d’opposition, ce dernier prétend qu’il s’agit d’une démarche spontanée qui n’a pas été coordonnée, qu’il demeure un insoumis.

Loïc s’est bien gardé d’informer en amont les militants de Gironde de cette manœuvre politicienne parisienne et reste pour le moins confus lorsqu’il est interpellé sur son positionnement !

L’exemple de la Gironde est un classique de la réalité militante. C’est dans la tempête que l’on mesure la fragilité des convictions et les sempiternels louvoiements de l’opportunisme politique.

Ruffin est un autre exemple de la perte de repères et de la déconnexion avec les militants.

Il en est réduit à « la France des bourgs et la France du faciès », hué à la fête de l’Huma et encensé dans les médias de Bolloré.

Il a été pris de vitesse par la non reconduction de ses camarades sortants alors qu’il préparait en secret avec Olivier Legrain et la fine équipe PC/PS/ELV, « l’Après », dans une perspective d’élection  présidentielle.

La stratégie d’éviction lui a coupé l’herbe sous le pied et le voilà qui piétine politiquement comme un canard sans tête entre le NFP, le Hollandisme et la Macronie!  

Beaucoup de nos camarades lui en ont voulu et ont toujours pour certains du mal à accepter ses trahisons. Ses positionnements racistes et « soc-dem » ont achevé de donner raison à ceux qui ont décidé l’éviction.

Il n’est pas toujours aisé pour un insoumis d’accepter qu’un camarade que l’on appréciait, que l’on admirait trahisse ou s’égare, cela remet en question notre analyse et nos positionnements. Il faut alors admettre que l’on s’est trompé et se rappeler que la réalité politique est souvent cynique.

Le pouvoir pervertit celui qui n’a pas la dimension de ses ambitions, Ruffin en est le parfait exemple.

Les périodes de crise révèlent ainsi les girouettes du moment, qui tentent un dernier doigt mouillé avant de disparaitre au creux de l’ouragan!

 Je vous accorde qu’il n’est pas évident, pour un insoumis, d’accepter la verticalité nécessaire au bon fonctionnement de notre mouvement. J’assume de faire confiance à la stratégie de rupture décidée par la Direction LFI, même si je n’en comprends pas toujours les ressorts, ce qui ne m’empêche pas de douter ou d’être en désaccord.

La démarche implique de se recentrer collectivement et de se serrer les coudes dans les moments les plus difficiles, il s’agit d’être fiable et de respecter le mandat collectif.

Il est toujours plus difficile et plus honorable de temporiser notre désaccord personnel que de penser que notre critique personnelle en interne, si justifiée soit-elle, mérite d’être étalée dans les médias du pouvoir en place, au dépens de tous ceux qui militent anonymement avec espoir et conviction.  Ce qui nous lie avant tout est notre ambition citoyenne collective.

C’est toute la responsabilité du député de la Nation, représentant du peuple, homme public, d’être d’abord au service de ceux qui l’ont fait élire et de résister à la tentation du nombril.

Le mandat du peuple est collectif par essence, il n’a pas vocation à devenir un chemin personnel de réussite pour tous les Rastignac de la Ve République!

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