A-t-on encore le droit de douter sans craindre d’être mis au banc des conspirationnistes ou autres complotistes ?
A-t-on le droit de dénoncer le génocide sans être traité d’antisémite ?
A-t-on le droit de s’indigner du comportement du président de la République qui s’obstine à garder le pouvoir alors qu’il est désavoué par les urnes ?
A-t-on le droit de critiquer le faste et le mauvais goût de la cérémonie des jeux olympiques ?
Certains diront que si j’ai encore le droit de poser ces questions librement, c’est peut-être une forme de réponse implicite qui atteste de ma liberté de critiquer !
Pourtant ce n’est pas si simple dans une société mondialisée, de l’information en temps réel et des écrans qui dénaturent notre capacité à la réflexion et notre rapport à l’information.
Une information vient en chasser une autre, une fake news vient en cacher une autre et la profusion de nouvelles informations, d’images et d’opinions propose une confusion organisée qui rend même difficile voire impossible parfois notre recul ou nos possibilités de réactions, qu’il s’agisse de colère, d’indignation ou même d’analyse !
Nous subissons l’information plus que nous ne l’accueillons !
À l’instant ou j’écris ces lignes, la tendance sur X a déjà évolué et ce papier devient désuet et obsolète avant même d’être finalisé !
Mais je vais tout même tâcher d’en venir à bout, c’est le privilège de l’âge et de ma génération qui est née dans les lettres avant de s’engourdir devant les écrans.
Si tous veulent aujourd’hui oublier, par exemple, cette période insensée et incroyable de la COVID et du confinement, je le comprends aisément, mais je crois qu’il est pourtant primordial de se rappeler la folie qui s’est emparée de notre monde et de notre pays !
Je me souviens de l’opposition entre spécialistes de la chloroquine et promoteurs du « vaccin » ; de cette période de confinement où nous nous autorisions nous-mêmes à sortir de chez nous une heure par jour; tout en comptant le soir les morts égrenés par des journaux télévisés à l’unisson ; de l’imposition du masque et du « Pass sanitaire » qui furent une attaque sans précédent à nos libertés individuelles et collectives.
Avec un peu de recul aujourd’hui, cette période orwellienne mondiale me semble avoir été une sorte de test mondial, révélateur de notre docilité, de notre fragilité collective et individuelle, mais aussi de notre difficulté et souvent de notre incapacité à résister.
Notre liberté de douter a été encadrée et rationalisée, les savants devenaient charlatans, les journalistes devenaient savants et tous ceux qui ne suivaient pas la ligne étaient des complotistes, des conspirationnistes, des anti-vax issus de la fachosphère.
Je crois avoir réalisé à ce moment, moi le vieux militant, que le nouveau monde était désormais divisé en deux. On nous a progressivement imposé aujourd’hui une binarité qui ne laisse plus de place aux doutes, à la critique, à l’altérité, bref aux rêves !
Je me suis ainsi découvert « islamogauchiste » d’abord, puis antisémite, moi qui était pourtant si fier de ma moitié sémite !
On ne peut plus désormais en France s’opposer au sionisme sans devenir antisémite.
Les mots perdent ainsi leur sens dans cette nouvelle sémantique binaire quand ils sont martelés à longueur de journée sur des plateaux télévisés et dans tous les autres supports médiatiques au service de l’extrême droite, du pouvoir en place et du capitalisme en général, puisqu’il devient compliqué de comprendre quelles sont les forces qui dirigent réellement notre pays !
Cette dernière réflexion pourrait par exemple être considérée comme complotiste, mais la réflexion intellectuelle conduit parfois à prendre des risques, donc je décide de m’offrir ce luxe conspirationniste, moi le citoyen anonyme !
Nous vivons aujourd’hui dans un pays où ce papier pourrait conduire les services de renseignement à faire de moi un fichier S !
Bien sûr, si je n’ai pas la présomption d’avoir cet honneur d’être reconnu pour ma plume, il n’en demeure pas moins qu’une simple dénonciation anonyme d’un fonctionnaire de police pourrait conduire à ce résultat ! Nous en sommes là ! C’est ainsi que l’on peut discréditer celui qui s’oppose, celui qui s’indigne.
C’est ce que vit au quotidien notre camarade Raphaël Arnault qui a été insulté, dénigré parce que fiché S, depuis la campagne législative comme on dénonce les antisémites et les islamogochistes !
Le doute, la critique, la résistance ou même la lutte syndicale ou écologiste peuvent conduire au fichier S !
L’opposition est donc devenue une menace potentielle à la République alors que précisément, elle constitue à l’origine la base de notre fonctionnement démocratique ! La fascisation des esprits conduit à la fascisation des règles et inversement !
Il suffit aujourd’hui d’observer Emmanuel Macron qui refuse d’accepter sa défaite et la nomination de Lucie Castets, niant ainsi, sans vergogne, notre tradition républicaine pour mesurer notre impuissance immédiate devant ce nouvel autoritarisme.
C’est ainsi qu’il s’est imposé contre le peuple français, toujours avec violence, et qu’il a progressivement pollué nos vies depuis son élection en 2017. La répression des gilets jaunes, les 49-3 et aujourd’hui son déni des urnes sont autant d’exemples de cette violence politique.
Il incarne tous les jours un peu plus les limites antidémocratiques de notre Ve République !
Il est d’ailleurs assez cocasse d’entendre tous nos détracteurs s’exprimer aujourd’hui sur le besoin de réviser notre constitution pour réformer notre système parlementaire. Il ne s’agit en fait que de la mise en place d’une VIe République qu’ils moquaient encore quelques mois auparavant parce qu’elle était portée par les insoumis !
Notre programme est aujourd’hui le socle du Nouveau Front Populaire.
Nous avons incontestablement gagné la bataille des idées à gauche et auprès du peuple français, même si les médias ne ménagent pas leurs leurs efforts pour nous accabler et nous rendre responsables de tous les maux : la violence, le sabotage des JO ou même l’attentat contre Donald Trump !
Il fallait oser et nous ne sommes même plus étonnés car nous avons dû nous accoutumer à la violence médiatique, l’instrument politique moteur de l’autoritarisme de la macronie!
Je ne m’attarderai pas sur la cérémonie des jeux et le faste qui vient contraster avec la réalité économique de nos finances publiques et avec la réalité d’une paupérisation inédite dans le pays !
Je reste cependant choqué par une représentation incongrue, en or, de notre Louise Michel qui restera comme une insulte à tous les Communards et à tous les pauvres de France !
C’est un peu comme si on l’envoyait une deuxième fois au bagne, elle qui fut d’ailleurs déportée en Nouvelle Calédonie, quelle ironie contemporaine !
Nous avions les moyens d’installer l’eau courante en Guadeloupe, Le Président Macron a préféré dilapider l’argent public pour satisfaire sa mégalomanie au milieu des criminels de guerre et des dictateurs !
Même s’il est de bon ton de s’extasier sur cette cérémonie, le contexte du génocide et le contexte social ne permettent pas d’oublier « un instant » que des hommes , des femmes et des enfants crèvent sous les ponts ou sous les bombes !
C’est un luxe qui nous est moralement interdit, tant pis pour les bonnes consciences et pour le rayonnement bourgeois de la France, notre patriotisme n’a rien à voir avec cette amnésie consciente et dorée !