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Billet de blog 30 juin 2017

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Moralisation des syndicats : Le silence est d'or!

Cachez ces sous, que je ne saurais voir!

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le président Macron, opportun communicant, a su déterrer le rapport Perruchot en amont des négociations sur la loi travail.

Sous prétexte de moralisation des syndicats, la menace est claire : soit vous êtes dociles soit on expose au grand jour le détail de l'argent des organisations syndicales.
C'est apparemment efficace puisque M.Mailly semble déjà mieux disposé à l'égard des projets d'ordonnances du gouvernement.

Si d'aucuns se scandalisent du procédé, d'autres se réjouissent et pointent du doigt les abus et dérives notoires qui viennent entacher la probité qui devrait caractériser les organisations syndicales et les syndicalistes.

La méthode est certes scandaleuse, surtout lorsqu'elle provient du monde politique qui croule sous les affaires.
Il n'en demeure pas moins que la question du financement des organisations syndicales est un sujet majeur qui pollue insidieusement leurs propres capacités à mobiliser.

Certes, on peut arguer que ce n'est pas le moment. D'ailleurs c'est sûrement cet argument aussi qui a contribué à enterrer le rapport Perruchot.

Mais le moment viendra t-il un jour ? En réalité, ce n'est jamais le moment.

La majorité des syndicalistes s'accordent à penser que tout doit se régler de l'intérieur et que le risque du "tous pourris" ne va pas contribuer à mobiliser.

L'approche se respecte, mais se discute tout de même . Tout d'abord, c'est bien parce que les confédérations syndicales sont financées par le paritarisme et par l'argent des entreprises du Medef qu'elles sont plus sujettes à l'entrisme patronal et donc au "pourrissement".

Et c'est aussi pour cette même raison que l'omerta ambiante et la politique de l'autruche, réflexe naturel pour protéger l'appareil, ont pour résultat final de préserver des pratiques scandaleuses qui ternissent l'image du syndicat.

De plus, force est de constater, que ce modèle est en déclin, que les salariés ne s'y reconnaissent plus et rejettent les syndicats traditionnels tout comme les citoyens ont rejeté les partis traditionnels aux dernières élections.

Les taux de syndicalisation n'ont jamais été si bas et l'inertie des confédérations sur ce sujet pourtant prioritaire est un signe manifeste de duplicité.

Tous ceux qui ont tenté de changer le système de l'intérieur, tous ceux qui ont dénoncé la corruption ont payé individuellement et collectivement le prix fort, on ne s'attaque pas à l'appareil impunément.

Alors que faire ? Continuer à se taire et à se plaindre de l'incapacité de nos organisations syndicales à fédérer et à mobiliser?

Jeter la pierre aux salariés qui ne veulent pas de nos organisations syndicales?

Et nos organisations syndicales sont-elles prêtes à se remettre fondamentalement en question?

Sommes nous prêts à remettre en question Le financement occulte et déguisé qui fait de nos confédérations des partenaires anti-sociaux du MEDEF?

Ne devrions nous pas revendiquer une syndicalisation obligatoire ?

Ces questions resteront probablement en suspens et tous opteront sûrement pour le choix du silence.

Laisser pourrir, maintenir le système et surtout sauver la façade.

Le PCF, Le PS, ont également choisi cette approche, chacun a pu en mesurer les conséquences.

Le silence est d'or?


Celui-là est sonnant et trébuchant !

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