Tribune 28 août 2024

Pour une Algérie libre et démocratique

« Le 7 septembre 2024, le peuple algérien est appelé une fois de plus à entériner une élection présidentielle jouée d’avance ». Un ensemble de citoyen·nes de la diaspora algérienne appelle à construire une véritable alternative démocratique en phase avec les aspirations du peuple algérien. « Par cet appel, nous refusons le choix que ce système politique nous impose : l’asservissement, le silence, la prison ou l'exil. »

Le 7 septembre 2024, le peuple algérien est appelé une fois de plus à entériner une élection présidentielle jouée d’avance. En effet, les conditions d'une élection honnête, transparente et libre ne sont toujours pas réunies, et il ne fait aucun doute que le président de fait sortant sera maintenu en poste. Dans ce contexte inédit de répression et de fermeture du champ politique et médiatique, la souveraineté populaire sera une nouvelle fois confisquée, perpétuant ainsi la crise de légitimité politique du pouvoir héritée depuis l'indépendance.

Depuis février 2019, le peuple algérien n'a pourtant pas cessé d'exprimer, sans équivoque et dans toute sa diversité, sa volonté de changement pour le recouvrement de sa souveraineté et l'instauration d'un État de droit démocratique.

L’élan du mouvement historique de février 2019 – le Hirak – a été brisé par les tenants d'un système politique obsolète, « bunkérisé », sans vision, répressif et frappé d'incapacité structurelle à répondre aux aspirations populaires de rupture avec l'ordre ancien pour s'ouvrir à un nouveau destin.

Face à cette échéance électorale annoncée dans un contexte de grave dérive autoritaire, nous, citoyen·ne·s algérien·ne·s de la Diaspora, fidèles aux fondamentaux du Hirak, avons décidé de reprendre la parole pour exiger :

  • le changement réclamé par le peuple en œuvrant à une transition démocratique, seule à même de permettre la restitution de la souveraineté au peuple et de donner corps à l'espérance collective déclinée par le Hirak, par la jeunesse notamment ;
  • l'arrêt de la répression et de la stratégie de la terreur par l'abrogation de toutes les lois liberticides telles que l'article 87 bis et les dernières dispositions du Code pénal, ainsi que par la levée des restrictions imposées aux libertés syndicales, libertés d’information et d’association ;
  • la libération de tous les détenu·e·s d’opinion et politiques avec le recouvrement de tous leurs droits ; l'arrêt des harcèlements et des poursuites judiciaires pour délit d'opinion ; le respect de la liberté de circulation aux frontières ;
  • le respect des libertés fondamentales individuelles et collectives ainsi que des textes internationaux ratifiés par l'Algérie, relatifs aux droits civils, politiques, économiques et sociaux ;
  • le droit à l'exercice d'une citoyenneté effective pour participer à la gestion des affaires du pays afin d'affronter au mieux tant les défis politiques, socio-économiques, culturels que les risques géostratégiques ;

Citoyen·nes algérien·nes, cette politique du tout répressif et du mépris du peuple est aussi intolérable qu'inacceptable et le silence n'est plus permis.

Par cet appel, nous refusons le choix que ce système politique nous impose : l’asservissement, le silence, la prison ou l'exil.

L'Algérie est notre pays, dans lequel nous voulons vivre librement, nous exprimer sans crainte, travailler dignement, créer sans contraintes, voyager sans appréhension et manifester publiquement nos opinions et positions ainsi que nos soutiens aux peuples opprimés, dont le peuple palestinien qui subit un génocide.

Réprimé·es, privé·es de nos libertés fondamentales et dans l'impossibilité de choisir librement la personne qui présidera aux destinées de notre pays, il nous reste à agir sur l'enjeu de la participation par le rejet massif, pacifique et visible de cette mascarade électorale pour acter ainsi la rupture avec ce système politique en faillite.

Le nécessaire changement par la construction d'un rapport de force oblige à l'union des Algérien·ne·s qui se sont exprimé·e·s pour la transition démocratique afin de remettre le pays dans sa trajectoire historique, initiée par les luttes de libération nationale et réaffirmée par le Hirak de février 2019.

Fondée sur le respect de tous les pluralismes existants, cette union est un impératif pour sortir de l’impasse politique actuelle et mettre fin à cette dangereuse fuite en avant qui éprouve durement notre peuple tout en engendrant de graves périls pour l'avenir du pays.

Notre devoir de Diaspora est de soutenir et d’accompagner toute initiative s’inscrivant dans le prolongement de l’esprit du Hirak. Plus qu’une responsabilité politique, elle est une approche patriotique rassembleuse qui se veut être digne de l’œuvre unificatrice des concepteurs du 20 août 1956, dont la célébration prochaine vient nous rappeler son rôle fédérateur décisif pour la libération du pays.

Soyons à la hauteur des sacrifices de nos aînés et de l'espérance de nos enfants, en construisant une véritable alternative démocratique en phase avec les aspirations du peuple algérien à une Algérie libre et démocratique.

Pour tout contact : appeldiasporadz@gmail.com

Premiers signataires

Mohand Abdelli, ingénieur - Canada

Sonia Abes, universitaire - France

Bachir Aboudi, ingénieur - Canada

Lahouari Addi, professeur émérite de sociologie politique - France

Ghilas Aïnouche, dessinateur de presse - France

Hakim Aït Ali, universitaire - France

Ahmed Aït Bachir, retraité - France

Mahmen Aït Bachir, entrepreneur - France

Mouloud Aït Ouferoukh, Engineering Document Controller/Document Management Lead - Canada

Sanhadja Akrouf, militante féministe - France

Omar Aktouf, PhD, professeur titulaire honoraire HEC Montréal - Canada

Tewfik Allal, militant associatif - France

Ahmed Allalen, citoyen  - Canada 

Youcef Amar-Khodja, ingénieur - France

Belkacem Amarouche, juriste en droit européen - Belgique

Faïza Ameur, analyste informatique - Canada

Ghenima Ammour, poétesse - France

Mohamed Amrani, citoyen  - Suède 

Mohand Arabi, enseignant - Canada

Samir Arbane, directeur d'approvisionnement - Canada

Djamel Baghdad, docteur en chimie - Canada

Mohand Bakir, citoyen - France

Tassadit Baouz, retraitée, ancienne membre de la Fédération de France du FLN - France

Malika Baraka, médecin cardiologue - France

Salah Beddiari, écrivain - Canada

Mohamed Belhadj, médecin - Canada

Youcef Benabdelaziz, citoyen - Pays-Bas 

Ouerdia Ben Mamar, enseignante - France

Amara Benamara, chauffeur de taxi - France

Radia Benani, entrepreneure - Canada

Djameledine Benchenouf, journaliste - France

Rachid Benhaddadi, professeur - Canada

Karim Benhadj, ingénieur - Canada

Lyazid Benhami, écrivain - France

Aziz Bensadek, militant associatif - France

Tayeb Bensadek, fonctionnaire à la retraite - Canada

Malika Bensekhar, citoyenne - France 

Khaled Benyounes, retraité - France7

Kahina Bessa, citoyenne - Canada

Krimo Bouaou, ingénieur - Canada

Nacer-Eddine Boukhari, citoyen - Canada 

Amira Bouraoui, médecin gynécologue - France

Ahmed Bouteldji, ingénieur mécanique - France

Malika Chabanis, médecin - Canada

Hamid Challal, économiste - France

Azwaw Chemrouk, gestionnaire - France

Massensen Cherbi, constitutionnaliste - Tunisie

Youcef Chetouani, géologue - France

Abdelmoumene Chikhoune, commerçant - Autriche

Kamel Chouchaoui, citoyen  - Royaume-Uni 

Bachir Dahal, juriste - France

Mohand Dahmane, citoyen - France 

Adem Dermouche, étudiant - France

Rani Derridj, retraité - France

Karima Dirèche, historienne, directrice de recherche CNRS - France

Belaïd Djamer, entrepreneur - France

Lyes Djebaïli, ingénieur économiste - France

Ghaliya Djelloul, première assistante CEG-UNIM - Suisse

Saliha Djouaher, enseignante - Canada

Nassera Dutour, présidente du CFDA - France

Amine Esseghir, écrivain - Canada

Raouf Farrah, chercheur en géopolitique - Tunisie

Hocine Gasmi, journaliste - France

Nacer Haddad, retraité - France

Ratiba Hadj-Moussa, professeure en sociologie, Université de York Toronto - Canada

Wassyla Hadjabi, diplômée en biochimie et en relations industrielles - Canada

Jihed Halimi, informaticien - Canada

Ines Hamaoui, militante associative - France

Rabah Hammachin, professeur d'Université - Canada

Omar Hamourit, historien - France

Zaki Hannache, lanceur d'alerte et défenseur de droits humains - Canada

Ali Haouchine, politologue - Canada

Khelifa Hareb, fonctionnaire - Canada

Louenas Hassani, écrivain - Canada

Ghazi Hidouci, ancien ministre de l'Économie - France

Arezki Ighemat, professeur d'économie à la retraite - USA

Sofiane Ikken, inspecteur social - Canada

Djaffar Kaci, journaliste - Canada 

Lounas Kaci, retraité - Canada

Mehdi Kaci, spécialiste de la qualité des données - USA

Ali Kaïdi, écrivain et journaliste - Canada

Saad Kermiche, expert en évaluation des risques - Canada

Rachida Kerzarzi, citoyenne - Espagne 

Omar Kezouit, chercheur en histoire décoloniale et sociale - France

Adel Khalef, citoyen - Royaume-Uni 

Tahar Khalfoune, universitaire - France

Semhane Khelil, artiste peintre et traductrice - Espagne

Ali Kichou, plasticien - Canada

Ilyes Lahouazi, chef avion - France

Hamid Lellou, analyste dans la résolution des conflits et médiateur certifié - USA

Ahmed Mahiou, ancien doyen de la Faculté de droit d'Alger et ancien directeur de l'IREMAM - France

Khaled Mansouri, fonctionnaire à la banque - Canada

Mohamed Marc Chettah, citoyen - France

Youcef Medkour, retraité - France 

Asma Mechakra, chercheuse scientifique - Suisse

Ahviv Mekdam, professeur des écoles - France

Nadia Mesmoudi, citoyenne - France

Hanane Mettouchi, interprète-traductrice judiciaire - France

Adlene Mohammedi, chercheur et enseignant en géopolitique - France

Kamel Moktefi, toxicologue - Canada

Rabah Moulla, enseignant - Canada

Karim Naït Ouslimane, écrivain - France 

Mohamed Nouar, citoyen  - Canada 

Abdelghani Ouali, profession libérale - France

Mohand Oualli, responsable associatif - France

Abdelkader Ouchiha, professionnel de la santé - Canada

Aomer Oulamara, physicien, écrivain - France

Meziane Ourad, journaliste - France

Chafia Outerbah, cadre administrative - France

Amar Rabhi, citoyen - Royaume-Uni 

Lyes Rabia, médecin - France

Abderrahim Rakik, citoyen - Belgique 

Youcef Rezzoug, journaliste - France

Karim Saada, artiste musicien - Canada

Mostefa Saadi, citoyen - France 

Arezki Sadat, citoyen - Pologne 

Mokhtar Sahraoui, citoyen - USA

Djaballah Saïghi, ingénieur - Canada

Nassima Saim-Djennane, citoyenne - France 

Nabil Salem, citoyen - Canada 

Mourad Salhi, expert et spécialiste international en sécurité ferroviaire - Suisse

Saïd Salhi, défenseur des droits humains - France

Rabah Saoudi, enseignant, écrivain - France

Haoues Seniguer, maître de conférences en sciences politiques - France

Mélinda Seridj, doctorante en histoire - France

Salim Serkhane, journaliste - Royaume-Uni

Sidi Menad Si Ahmed, expert des Nations unies pour le climat - Autriche

Hakim Sidhoum, directeur web et e.commerce - Canada

Yasmina Sidhoum, citoyenne  - France 

Farida Souiah, enseignante chercheuse - France

Tahar Takesri, électronicien - Canada

Zineb Tamene, avocate - France

Fatma Tiza, enseignante - Canada

Khelifa Yahi, ingénieur - France

Aomar Yahiaoui, enseignant - Canada

Ben Yourid, citoyen  - Canada 

Farida Ziane, maître en communications publiques - Canada

Youssef Zirem, écrivain - France