Claire Giuliani (avatar)

Claire Giuliani

Carte de presse n• W53723

Abonné·e de Mediapart

314 Billets

0 Édition

Billet de blog 28 juin 2025

Claire Giuliani (avatar)

Claire Giuliani

Carte de presse n• W53723

Abonné·e de Mediapart

Interview prise telle que..

Les détenues femmes, les grandes oubliées d’un système.

Claire Giuliani (avatar)

Claire Giuliani

Carte de presse n• W53723

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

« Les détenues sont une minorité dans la minorité »

Dans son nouveau livre choc, la journaliste raconte ces femmes qui ont vécu la prison et que notre société refuse de voir.

Mal préparées à la sortie, souvent privées de tout soutien familial, 

elles sont les laissées pour compte d’un système conçu par des hommes pour les hommes, comme nous l’explique l’autrice.

Propos recueillis par Catherine Durand 

Pourquoi sait-on si peu des choses sur les femmes en prison? On s’intéresse peu aux détenus…Et les femmes, 3,1% de la population carcérale, sont une minorité dans la minorité.

Q’une femme puisse être une criminelle est encore difficile à accepter par notre société. Puis, la prison, ça n’arrive qu’aux autres.,D’où l’importance de la préface de Leila Slimani. Issue de la haute bourgeoisie marocaine.

Comment expliquez-vous qu’elles soient abandonnées par leurs proches une fois placées en détention?

Elle raconte bien comment son monde s’est écroulé quand son père a été incarcéré. Près de 100% ont été victimes de victimes de violences, elles sont en prison majoritairement pour des crimes intra-familiaux, infanticides et homicides sur conjoint.

Ayant fait exploser la cellule familiale, elles sont abandonnées par leurs proches. Une de mes témoins, condamnée pour infanticide, a vécu dix ans en prison sans une visite.

Beaucoup m’ont dit aussi qu’elles refusaient les parloirs pour ne pas être vues comme « des animaux dans un zoo ou des monstres de foire ». Sans soutien lors de la détention, leur sortie sera d’autant plus difficile.

On imagine qu’elles attendent la sortie avec impatience, or elles en ont peur…

une peur tellement intense que l’on surveille les à l’entrée mais aussi à la sortie par crainte de suicide.

Les femmes finissent très souvent à la rue, sombrent dans l’alcool ou la toxicomanie après avoir été droguées aux médicaments en détention.

Impensé de la politique carcérale, la sortie n’est perçue en France que sous l’angle d’une potentielle récidive.Or quand on a tué son enfant ou son conjoint, a priori, on ne récidive pas.

il faut arrêter les sorties sèches (80% des cas) et ouvrir plus de lieux d’accueil pour les femmes

les Inégalités femmes-hommes ne s’arrêtent pas à la porte de la prison…

Un homme qui tué sa compagne a une peine en moyenne de 7 ans, contre quinze à vingt-cinq ans pour une femme qui tue son compagnon.

Le regard des magistrats et des jurés est beaucoup plus sévère, même quand cela relève de la légitime défense.

En prison, les femmes ont moins accès à l’emploi et aux formations, en outre très genrées, comme la couture ou le ménage.

Elles ont moins d’aménagements de sortie. Privées de soutien familial, d’activité, de formation, les femmes sortent de détention fragilisées, les hommes, eux virilisés. C’est injuste!

La sexualité reste également taboue en prison..

Les unités de vie familiale (UVF) sont une vraie soupape pour les détenues, il en faudrait beaucoup plus. 

Juliette, 30 ans, incarcérée pour homicide involontaire, raconte qu’au début les trafiquantes de drogue la questionnaient, un peu dégoûtées par sa bisexualité. Puis…Retrouvez l’intégralité de l’interview d’Elvire Emptaz sur Marie-Claire.fr

je vous conseille ce livre « je suis dehors. Quelle vie pour les femmes après la prison? Ed JC Lattés

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.