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Billet de blog 4 septembre 2010

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Manif du 4 septembre à Paris

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Elus locaux: responsables du lien entre les citoyens (Par Claire Houbert, Présidente du groupe « Alternative Citoyenne » au conseil municipal d’Auvers)

A l’instar de nombreuses associations, nous, citoyens indépendants et de toutes tendances politiques, nous militons pour une société qui protège les plus fragiles et les plus démunis, une société dans laquelle le lien entre les gens se renforce et dans laquelle l’entraide devient une valeur. Comme élus, nous devons nous sentir responsables des politiques que nous mettons en place sur le plan local. C’est une mission qui dépasse les clivages droite gauche.

Trop d’élus locaux se cantonnent, comme M. Béquet à Auvers, à une politique sans ambition

sociale et sociétale.

A Auvers sur Oise, une majorité, pourtant de gauche et au pouvoir depuis plus de 20 ans, n’a pas su prendre la mesure de l’importance de ses missions dans le domaine social : à peine 4% de logements sociaux. On sait pourtant que le mal-logement est une des premières causes

d’insécurité pour ceux qui le vivent.

Aujourd’hui, quelques ministres se font les dents sur les gens du voyage, les Roms, les parents de jeunes délinquants, les sans papiers, dans un amalgame douteux, en désignant comme bouc- émissaire de tous nos problèmes des populations dont certaines sont parmi les plus pauvres d’Europe.

Mais ce n’est pas un hasard si les maires, comme celui d’Auvers, ont attendu l’extrême

limite légale pour s’occuper des dossiers concernant la mise en place d’aires d’accueil, obligatoires depuis 10 ans pourtant.

Ces élus portent la lourde responsabilité d’avoir, par manque de considération pour les gens concernés, contribué à cette ambiance délétère.

Il n’est pas difficile de tenir de grands discours sur la tolérance et l’accueil des sans papiers

comme nous avons entendu M. Béquet le faire lors du passage d’un groupe de manifestants

dans notre ville, alors que sa politique depuis 20 ans vise à éviter toute mixité culturelle et ethnique à Auvers sur Oise, dans un unique souci électoral. Nous connaissons aujourd’hui les conséquences de cette politique : au delà du déficit de logements sociaux (les pires sanctions sont à venir) notre ville éprouve des difficultés à s’ouvrir et à se développer harmonieusement.

Les élus locaux d’aujourd’hui ont une mission à accomplir : créer sans relâche le lien entre les gens de conditions différentes, construire des passerelles entre les populations d’origines multiples et entre les générations passées, présentes et à venir, en n’oubliant personne sur le chemin.

Les dérives sécuritaires et xénophobes dans la communication actuelle du gouvernement de la France nous paraissent contraires à cette feuille de route et contraires à l’esprit de la Démocratie et de la République.

Nous avons participé à la manifestation du 4 septembre à Paris. Comme beaucoup de personnes, nous avons défilé avec notre propre pancarte. Nous n’avions pas besoin de nous sentir étiquetés, notre présence suffisait. Nous avons discuté avec des gens qui avaient voté Sarkozy et qui étaient complètement choqués de ce qui se passe maintenant.

Nous, notre honneur aujourd’hui, c’était d’être là à temps, de faire fi des clivages qui paralysent tout et de nous montrer comme des français fiers de leur pays, celui des droits de l’homme et du citoyen. Des petites dames roumaines en profitaient pour vendre des vieux numéros de « sans abri » On les comprend, c’était leur jour. Il y en a une qui a vu un autocollant sur mon revers de veste, un seul mot était marqué : ROM. Elle m’a demandé un peu par signes où je l’avais eu et je lui ai indiqué les porteurs de drapeaux noirs, les militants de la cause anarchiste. Elle est allée les trouver et ils lui en ont donné un. Elle l’a immédiatement arboré et est revenue vers moi toute fiérote. On s’est juste fait un petit signe. Et derrière elle je voyais les jeunes gens aux drapeaux noirs qui souriaient en la suivant du regard. C’était sympa cette rencontre.

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