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Billet de blog 16 juin 2008

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L'intercommunalité: la nouvelle strate!

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Combien d’habitants d’une ville moyenne sont en mesure de citer les villes faisant partie de leur intercommunalité ? Faites un test autour de vous ! A fortiori, combien peuvent évoquer une ou deux compétences de l’interco ? A une échelle moindre, le rapport d’un citoyen avec l’interco s’apparente au rapport du même citoyen avec l’Europe : Une vague réalité politique, un manque de lisibilité, une impression que les décisions importantes lui échappent.Le citoyen a raison : Cette nouvelle strate d’un pouvoir qui lui échappe de plus en plus complique encore la lisibilité de la gestion locale.Autrefois, un Français moyen lisant un journal régulièrement et se tenant informé raisonnablement se sentait acteur de sa communauté. Aujourd’hui, le même qui n’assiste pas aux réunions publiques, qui ne travaille pas bénévolement dans une association, qui se contente de lire méticuleusement les publications municipales sans prendre un rôle quelconque dans la cité, ce Français là est de moins en moins connecté à la réalité politique locale. Piqure de rappel : Qu’est ce qu’une intercommunalitéIl existe depuis longtemps ce qu’on appelle l’intercommunalité technique ou « de gestion » et plus récemment s’est développé l’intercommunalité dite « de projet »

(réf www.dexia-clf.fr )
L’intercommunalité « de projet » est celle qui nous intéresse. Elle est conduite par un schéma de cohérence (qu’on appelle du nom plus du tout barbare des qu’on le connaît : le Scot : Schéma de Cohérence Territorial)Cela signifie concrètement que les décisions ne sont plus prises en fonction de l’intérêt général de la ville A, ou de celle de M, mais en fonction d’une certaine cohérence de projets, supposée aller dans le sens de l’intérêt général des dizaines de milliers d’habitants du territoire concerné.C’est une évolution logique, intelligente, dans une époque où il convient de mutualiser les moyens et ou la notion de « territoire » devient la norme économique globale.Il n’en reste pas moins que la pratique démocratique devrait suivre le mouvement, être revue et réinventée perpétuellement afin de préserver le pouvoir du citoyen face à des évolutions structurelles de cette ampleur.Le pouvoir de cette nouvelle communauté est tout simplement en passe de devenir dominant. Ses compétences sont multiples : développement économique, petite enfance, prévention de la délinquance, culture, sport, tourisme… dans quelques années la réponse à toutes les questions d’un citoyen concernant les différents aspects de la gestion de sa ville sera : «On ne peut rien faire, c’est du domaine de l’interco » Les décisions se prennent de plus en plus hors du contrôle démocratique, dans des réunions ne rassemblant que les maires des villes concernées. Comme l’Europe, cette nouvelle communauté issue d’une réflexion de bon sens, risque de devenir bouc émissaire de toutes les doléances citoyennes.Claire Houbert

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