À défaut d'études, prématurément interrompues, j'ai pu sauter dans l'ascenseur social juste avant qu'il ne s'arrête et se mette à redescendre.
Je lis le Canard enchaîné, toutes les semaines et j'écoute France Inter, en particulier, mais pas seulement, l'émission Là-bas s'y j'y suis, aujourd'hui supprimée par la nouvelle direction de la station. Il m'arrive aussi de passer du temps sur le site web du Figaro.
L'année dernière, je me suis abonné à Médiapart et je ne le regrette pas. J'y ai mon blog, où je publie des choses sérieuses ou moins sérieuses, bonnes ou moins bonnes, ça dépend des jours, du moral, de l'humeur ou de l'inspiration.
Je suis, donc ce qu'on appelait naguère, un autodidacte, sans mérite particulier, avec un défaut inévitable que cet état entraîne : des savoirs inégaux selon les disciplines. J'ai creusé ce qui, de prime abord m'attirait en négligeant le reste. J'ai sûrement loupé beaucoup de choses, je m'en rends compte jour après jour. Par exemple, je n'ai jamais lu une ligne des œuvres de BHL ou de Finkielkraut. Et c'est sûrement un tort. Ça ne m'empêche pas d'avoir mes opinions.
Comme tout citoyen conscient, le sinistre feuilleton palestino-israëlien me touche. La lettre ouverte d'Edwy Plenel reflète précisément ce que je pense. Et j'ai bien aimé l'appel d'Éric Cantona, un autodidacte comme moi, invitant « expressément » le Président de la République à la lire.
Comme quoi, ne pas avoir fait l'ÉNA, Polytechnique, ou bien avoir échoué au lycée à passer en première après une seconde lamentable – à ma décharge, l'introduction des maths modernes ne m'a pas aidé – autorise, non seulement à se faire une opinion, mais à l'exprimer.
J'en viens au fond de mon propos.
Je me rappelle très précisément le journal de midi d'Europe 1 du lundi 5 juin 1967 qui annonçait l'attaque de l'État d'Israël contre l'Égypte. J'avais 13 ans et je n'ai pas tout compris à ce qui se disait. Mes parents (résolument de droite) se réjouissaient de la branlée infligée aux Arabes. Peu de temps après, ils n'ont pas compris la dénonciation par de Gaulle de l'attaque israélienne et l'embargo français sur les armes à destination d'Israël. Raymond Aron accusa alors « Mongénéral » de réveiller l'antisémitisme. Depuis, le sinistre feuilleton continue, avec à chaque fois la même conséquence en France et ailleurs : celles et ceux qui ne sont pas d'accord avec la politique d'Israël sont taxés d'antisémitisme. Daniel Mermet en a fait les frais à plusieurs reprises, traîné en justice par la LICRA ou l'UEJF.
Dernièrement, deux acteurs espagnols, vedettes d'Hollywood, Penélope Cruz et Javier Bardem ont dénoncé ce qui se passe depuis 28 jours dans la « bande de Gaza. » Aussi sec, Jon Voight, autre acteur, et pas des moindres, les accuse d'antisémitisme.
Ce qui se passe depuis un mois à Gaza me révulse. Que des gens comme Penélope Cruz, Javier Bardem, Éric Cantona, Dominique de Villepin s'élèvent contre les massacres perpétrés par Israël les honore. Ils ne sont pas antisémites. Moi non plus. Ils protestent simplement contre l'injustice. Moi aussi. Avant d'être la patrie des Juifs, Israël est avant tout un État comme un autre qui doit respecter le droit international et non le violer.
S'il vous plaît, ne me « gonflez » pas avec des commentaires du genre « ce n'est pas si simple », ou alors « c'est plus compliqué qu'on ne le pense », ou bien encore « Monsieur, vous ne connaissez pas l'hsitoire. » Je vous l'ai dit au début de ce billet, je ne suis qu'un autodidacte...