L'ancien Maire de Tours, Jean Germain, s'est suicidé alors qu'il devait faire face à un procès suite à l'affaire des « mariages chinois. » Je n'ai jamais entendu parler de cette histoire jusqu'à aujourd'hui. Je n'ai pas vraiment d'opinion sur la question, si ce n'est que cet homme aurait au minimum manqué de vigilance face aux agissements de certains de ses collaborateurs, d'après ce que j'ai pu lire.
Ce qui est intéressant, c'est les réactions des politiciens, de droite comme de gauche, qui portent des accusations contre les médias et le milieu judiciaire. Nombreux sont les élus qui accusent les journalistes et les juges d'être responsables du suicide de Jean Germain. J'en cite un, un certain Christian Cambon, sénateur UMP du Val de Marne : « certains journalistes ou certains juges auraient dû faire très attention. Voilà un homme qu’on a conduit à la mort! » Carrément ! Il y en a même un qui accuse les citoyens de base, il s'agit du trésorier de l’UMP Daniel Fasquelle. « On a des concitoyens qui aujourd'hui se comportent parfois comme des consommateurs. Ils consomment du service public, ils consomment des élus, ils deviennent exagérément exigeants, et refusent parfois de prendre en compte les contraintes qui pèsent aussi sur les élus. » Il est normal que les électeur se comportent comme des consommateurs dès lors que les politiciens se vendent comme des paquets de lessive...
Ces élus oublient quelques notions de base. Être mis en examen ne signifie pas être coupable ; passer en procès n'est pas synonyme de condamnation. On ne peut tout à la fois exiger la tolérance zéro pour les pue-la-sueur ordinaires et un traitement particulier pour ceux qui prétendent les gouverner. Si la majorité de nos édiles est honnête, force est de constater que la liste de ceux pris la main dans le pot à confiture s'allonge et que le son des casseroles devient assourdissant.