C'est une ville ouvrière, enfin, avant de subir les restructurations de l'industrie lourde, dans les années 80, qui ont définitivement ancré, dans l'opinion publique, qu'il n'y a pas de frontières clairement définies entre le chômage de droite et le chômage de gauche.
La commune compte 30 % de chômeurs, depuis bientôt 30 ans, victimes de la désindustrialisation et de la mondialisation, comme tant d'autres communes de France.
Un bonheur ne vient jamais seul, comme nous le savons toutes et tous. Grande-Synthe vient de décrocher le titre de « Petit Calais », en accueillant 2500 réfugiés sur son sol, dans le quartier du Bas-Roch.
Dans la boue, la merde et les rats, la France, pays des droits de l'homme autoproclamé ne sait accueillir ces hommes, ces femmes et ces enfants qui ne rêvent que d'une chose : rejoindre l'Angleterre.
Comme d'habitude, l'État attend, attend et attend encore. Comme le disait Henri Queuille, « il n'est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout. »
De façon brutale, cette commune a assisté à la naissance d'un véritable bidonville. Tout en interpellant l'État, le Maire, profondément choqué par les conditions inhumaines dans lesquelles vivent les réfugiés, a décidé de mobiliser les moyens de la ville et de faire appel à MSF, pour que les migrants puisse vivre avec un minimum de décence et d'hygiène. La situation des enfants est particulièrement grave.
Dans ce pays, il y a encore des élus faisant passer les valeurs de solidarité et d'humanité avant leur carrière. Damien Carême en fait partie. Lors de la dernière élection municipale, sa liste a été réélue dès le premier tour. Espérons que les Grands-synthois lui maintiendront leur soutien dans ce drame humain...