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Billet de blog 21 mars 2014

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LE PRINTEMPS DES BÂTARDS ET DES ACCULÉS

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Voici le printemps qui pointe le bout de son groin. L'air devient transparent, sauf en Sarkozie ; les oiseaux chantent, surtout les corbeaux ; les phéromones concurrencent les particules fines sur les grands boulevards de la capitale et les tondeuses sortent d'hibernation.

Sous le soleil taquin, j'ai une pensée pour les juges de Bordeaux. Pas de printemps rieur pour eux. Juger un voleur de poule ou un dealer d'herbe qui fait rire est une formalité. Si la racaille d'Argenteuil fait l'objet d'un rapide passage au Karsher, instruire une affaire politique, en revanche, est à classer dans la catégorie des sports extrêmes.

Après les racailles, c'est le tour des bâtards. Décidément, le vocabulaire de la Sarkozie, acculée par les affaires, est d'une grande délicatesse. Pourquoi dis-je acculés ? C'est pour éviter la diffamation ! Aussi nombreux soient les acculés à l'UMP : Sarkozy, Copé, Woerth, Guéant, Alliot-Marie, Lagarde, Hortefeux et j'en oublie, aucun n'a encore été jugé. Ils ne sont donc, pour l'instant, que des acculés.

Une affaire politique, c'est dix ans de procédure, minimum, de l'enquête préliminaire, qui inaugure le feuilleton jusqu'à la Cour de cassation, le dernier épisode. Dix ans entre les questions prioritaires de constitutionnalité, les reports, les contestations diverses et variées et les coups-fourrés en tous genres. Les prévenus rivalisent d'imagination pour bloquer l'appareil judiciaire, d'autant qu'ils disposent de moyens considérables pour parvenir à leurs fins.

Les juges, en charge de telles affaires, sont sous une pression constante, menacés en permanence par les ténors du barreau engagés à grands frais. La moindre erreur de procédure, dans ces dossiers complexes, peut annihiler des mois, voire des années de travail. S'attaquer à l'élite soupçonnée de corruption, c'est comme escalader, en hiver, les Grandes Jaurasses par la face nord, en tongs et bermuda.

Tout sera entrepris pour discréditer les juges. Leurs vies privées et professionnelles seront passées au crible. Ils seront les objets permanents de procès d'intention. Le plus petit faux pas sera étalé dans la presse. Si pour le petit délinquant, on réclame une justice exemplaire, la tolérance zero, le gibier de haut-vol est fatalement la victime d'un complot politico-judiciaire. Pour nos bâtards de Bordeaux, ce n'est que le début du calvaire. Le pire est à venir. Ah, j'allais oublier. Vu les propos de l'ex-Président, dans le Figaro, je leur conseille, on ne sait jamais, de commander d'ores et déjà une voiture blindée, la « bâtardmobile »...

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