Je vais peut-être défoncer des portes ouvertes, mais nul besoin d’être historien pour avoir de la mémoire.
En juillet 1936, les démocraties ont laissé la République espagnole seule face à Franco, aidé par l'Allemagne et l'Italie, qui ont fini par la renverser. Lors de l'annexion de l'Autriche, en 1938 - l'Anschluss - elles n'ont pas levé le petit doigt. Pire encore, toujours en 1938, avec les accords de Munich, le Royaume-uni et la France ont trahi la Tchécoslovaquie, au mépris du traité de Saint-Germain-en-Laye (1919) reconnaissant aux Tchèques et aux Slovaques le droit de former un pays commun et fixant ses frontières.
Enfin, lors de l'invasion de la Pologne par les Nazis et les Russes en 1939, les démocraties occidentales sont restées l'arme au pied (la drôle de guerre).
Entre 1936 et 1939, à chaque fois, la neutralité et la passivité ont permis les tragédies qui ont suivi. La 2ème guerre mondiale a fait entre 40 et 60 millions de morts, la France a subi la pire défaite de son histoire et accusé quatre ans d'occupation.
Ne pas donner à l'Ukraine, certes, démocratie imparfaite mais sur la bonne voie, les moyens réels de se défendre mènera inéluctablement à sa défaite, donc à la nôtre. Il faudra en subir les conséquences.