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Billet de blog 29 mars 2014

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LE DISCOURS POLITIQUE ? UNE VACUITÉ SIDÉRALE

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Depuis des mois, la campagne des muncipales bat son plein. Depuis des mois, les mêmes incantations stéréotypées. « Je suis candidat pour servir ma ville. » Encore heureux qu'il le précise. « Je m'engage pour mes concitoyens. » Celui que je préfère : « Je suis candidat pour rendre notre ville à ses habitants. » Sous-entendu, le type dont je veux piquer la place est un escroc et un despote. Je souligne, au passage, que le Maire est fatalement un despote. C'est le Code des communes qui le lui impose. Le Maire étant responsable de tout devant la loi, il a tout intérêt à veiller au grain lui-même s'il ne veut pas être traîné devant les juges comme un vulgaire dealer. Ceci étant, aucun texte de loi ne le contraint à être un escroc.

Autre slogan utilisé à toutes les sauces : « faire de la politique autrement. » Il est plus particulièrement utilisé par les listes qui se qualifient de « citoyennes. », c'est à dire, non professionnelles de la politique, par opposition aux notables auxquels il est reproché de squatter le pouvoir. En cas de victoire, ces profanes ont intérêt de devenir rapidement des professionnels. Surtout pour les communes à partir d'une certaine taille. Après l'ivresse de la victoire, les réalités sont là. Beaucoup de projets, beaucoup d'idées et de promesses mais, passées les dépenses obligatoires, il reste rarement un fifrelin dans les caisses pour tenir les promesses imprudemment proférées pendant les meetings et les vins d'honneur largement arrosés qui suivent.

Très vite, les citoyens auxquels vous avez déclaré un amour indéfectible, la main sur le cœur, se pointent pour demander un logement, un emploi pour le p'tit dernier ou un passe-droit pour une place en crèche. Si vous refusez, soit parce que vous le voudriez bien – c'est ce l'on appelle le clientélisme - mais que vous ne le pouvez pas, soit en raison de votre probité pour l'instant encore intacte, sachez qu'ils ont la rancune tenace. Ils ne vous lâcheront pas.

Digression. Il paraît que les électeurs sont majoritairement opposés au clientélisme. Avec toutefois une exception, lorsqu'il s'agit d'eux-mêmes. « Pour une fois que je demande quelque chose, moi qui n'ai jamais demandé de faveur! » J'en suis pantois, mais je dois être un grand naïf lorsque j'ai découvert la confiance massive manifestée par leurs administrés à ceux des élus dès le 1er tour qui ont maille avec la Justice. Mais je l'ai écrit dans un précédent billet. Fin de digression.

Si une partie des électeurs, et pas seulement en France, se détourne des urnes, c'est qu'il y a une bonne raison. La dichotomie entre le folklore électoraliste, sa comédie 100 fois jouée et rejouée et la réalité de l'exercice du pouvoir. Les élus de la République ne sont ni plus malins, ni plus honnêtes ou malhonnêtes que leurs concitoyens. Ce ne sont pas des surhommes, quoiqu'il arrive, parfois, rarement, que la fonction en transcende un de temps à autre et qu'il se révèle exceptionnel. Je ne citerai pas de noms. Je suis même persuadé que la majorité d'entre-eux a vraiment envie de bien faire. Le personnel politique dispose de réels pouvoirs, rigoureusement encadrés par la Constitution et la Loi. Or, ils font rarement campagne en se cantonnant à leurs compétences propres. Ils font des promesses dans des domaines qui leurs échappent totalement, comme par exemple, l'emploi et l'économie. Il y a belle lurette que leurs prédécesseurs en ont confié les rênes à Wall-street, Bruxelles ou bien encore Pékin.

« On » reparle de démocratie par le tirage au sort. Pourquoi pas ? Ça ne sera peut-être pas mieux, mais ça ne sera pas pire. Et qui sait, on pourrait avoir d'heureuses surprises (ou malheureuses...) En tout cas, ça nous éviterait le carnaval des campagnes électorales.... Mais je n'arrive pas à me faire à cette idée. Ce serait la disparition de la Politique avec un grand P, les idées, les idéaux, les doctrines, l'humanisme. Tous ces concepts qui ont disparu et qui doivent impérativement revenir.

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