Nos amis du Céleste empire tournent la page des camps de rééducation. Ils « accueillaient », depuis la révolution, les opposants politiques, les dissidents de tous poils ou bien tout ceux dont le comportement ou les opinions étaient considérés comme déviants. Est-ce une avancée importante sur le chemin de la démocratie ?
Il faut d'abord se poser la question de ce qu'est la démocratie. En Occident, la démocratie se caractérise par la garantie que l'alternance est envisageable à chaque scrutin électoral et le fait que toutes les opinions peuvent s'exprimer librement.
Qu'est-ce que l'alternance ? C'est un dispositif qui permet une stabilité politique remarquable. Quand elle se produit, les électeurs ont la certitude que ceux à qui ils viennent de confier le pouvoir continueront les mêmes politiques que celles menées par leurs prédécesseurs. À peu de frais, la France d'en bas peut manifester son mécontentement sans bouleverser quoique ce soit.
Les anciens tauliers peuvent ainsi, pendant leur cure d'opposition, souffler un peu et expliquer aux pue-la-sueur tout ce qu'ils proposent de faire, s'ils reviennent au pouvoir à l'occasion de la prochaine alternance, qu'ils n'ont pas fait pendant qu'ils étaient aux affaires sans jamais avoir à justifier pourquoi ils ne l'ont pas fait, tout occupés qu'ils sont à critiquer leurs successeurs qui ne font pas non plus ce qu'ils ont promis, ce qu'ils combattaient par ailleurs pendant la campagne électorale. Tu suis ? Bien, on continue.
Donc, si en France les opinions peuvent s'exprimer librement sans risquer le cachot, c'est parce qu'elles ne gênent aucunement nos élites. Tu peux bramer tant que tu veux, ça leur en touche une sans faire bouger l'autre. C'est pour ça que la dictature est inutile chez nous. De plus, TF1 la remplace avantageusement dans son office de laveuse de cerveaux.
Les dirigeants chinois prennent lentement conscience des avantages de la démocratie à l'occidentale. La fermeture des camps de rééducation en est un premier signe. Le reste suivra immanquablement.
Dernière remarque : dans le fond, l'ENA française, c'est un peu l'équivalent du parti communiste chinois : une école du pouvoir. Dans les deux cas, les élites sont formatées pour appliquer les mêmes recettes.
Allez, bonjour chez vous !