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Billet de blog 7 juillet 2013

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Face à une Amérique du Sud unie et souveraine, la France et l’Europe ridicules

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Face à une Amérique du Sud unie et souveraine, la France et l’Europe ridicules

Thierry DERONNE

La réponse n’a pas tardé. Ce 4 juillet à Cochabamba (Bolivie), lors de la réunion d’urgence de l’UNASUR accompagnée d’une mobilisation des mouvements sociaux, le président équatorien Rafael Correa résume la position de ses homologues latino-américains au sujet de l’atteinte à la souveraineté de la Bolivie et à l’immunité de son président Evo Morales (1) :  “nous n’acceptons pas qu’on nous traite comme une colonie, le monde entier doit réfléchir à la gravité de ce qui s’est passé : on a empêché un président jouissant d’une absolue légalité de traverser un espace aérien. Si cela s’était produit contre les États-Unis ou un pays européen cela aurait constitué un casus belli. On a détruit la Charte des Nations Unies et l’amitié entre États. (..) Que Edward Snowden fût ou non dans l’avion n’entre pas en ligne de compte. Un président a le droit de transporter qui il veut dans son avion. Le problème est que certains se sont perdus dans l’Histoire il y a 500 ans et que le droit international qu’ils invoquent si souvent ne vaut que quand il leur convient”.

La présidente argentine Cristina Fernandez qui avait dès les premiers instants, depuis son compte Twitter, dénoncé "la violation de l’immunité absolue conférée par le droit international, garantie par la convention de 2004 et le Tribunal de la Haye", souligne qu’ "il ne s’agit ni d’une erreur ni d’un problème technique, ils veulent comme il y a cinq siècles nous soumettre, une fois de plus, à l’humiliation et à l’asservissement."

Les présidents de l’Union des Nations d’Amérique du Sud Rafael Correa (Equateur), José "Pepe" Mujica (Uruguay), Cristina Fernandez (Argentine), Evo Morales (Bolivie), Nicolas Maduro (Venezuela), Dési Bouterse (Surinam) et d’autres pays membres comme le Pérou ou la Colombie, demandent "des excuses et des explications à la France et aux autres pays" dont les gouvernements ont abdiqué leur souveraineté et violé le droit international sur injonction du gouvernement des États-Unis.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro explique "qu’en quelques secondes nous nous sommes retrouvés dans ce monde unipolaire que nous rejetons tous, où un seul se croît le maître du monde. L’Amérique Latine rebelle et révolutionaire se lève et parle d’une seule voix" et rappelle que le 12 juillet une réunion du Mercosur analysera également cette violation du droit international, déjà condamnée par l’ALBA, l’OEA et les autres nations latino-américaines, du Chili à Cuba et du Mexique au Nicaragua ou au Brésil.

Thierry Deronne in : Le grand soir .

Caracas, le 5 juillet 2013.

(1) Lire également l’article de Maurice Lemoine, ex-rédacteur en chef du Monde Diplomatique et spécialiste de l’Amérique Latine, "France – Espagne – Italie – Portugal, les petits chiens de l’Oncle Sam", http://www.legrandsoir.info/les-petits-chiens-de-l-oncle-sam.html

(2) Texte intégral (espagnol) de la déclararation du somment de l’UNASUR, Cochabamba, 4 juillet 2013 : DECLARACIÓN DE COCHABAMBA

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