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Billet de blog 11 août 2012

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Contrats aidés à la Réunion

Mais revenons aux contrats aidés. Et là, sur ce dossier (un parmi tant d’autres), on se rend compte que, finalement, le changement ce n’est pas pour maintenant. Il y a le slogan de campagne qui, forcément, emballe, puis la réalité. La dure réalité, qui fait que les élus, les associations locales se retrouvent depuis des lustres dans cette même posture un tant soit peu humiliante qui consiste à tendre la main, à pleurer, à quémander auprès de Paris quelques contrats aidés pour assurer le bon fonctionnement du service public.

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Mais revenons aux contrats aidés. Et là, sur ce dossier (un parmi tant d’autres), on se rend compte que, finalement, le changement ce n’est pas pour maintenant. Il y a le slogan de campagne qui, forcément, emballe, puis la réalité. La dure réalité, qui fait que les élus, les associations locales se retrouvent depuis des lustres dans cette même posture un tant soit peu humiliante qui consiste à tendre la main, à pleurer, à quémander auprès de Paris quelques contrats aidés pour assurer le bon fonctionnement du service public. La droite avait promis des emplois marchands mais Nicolas Sarkozy s’est vite ravisé en se rendant compte qu’il était plus facile de "bat’ la langue" que de concrétiser des promesses électorales. La gauche ne fait pas mieux. Le dossier des emplois aidés en est un exemple flagrant. François Hollande avait promis de peindre la vie en rose. Victorin Lurel était venu dans le département en juillet dernier. Les députés socialistes (pas moins de cinq), qui sont également maires ou adjoints connaissaient la situation de l’île dans ce domaine. Les maires avaient, dit-on, alerté les services de l’Etat depuis quelques semaines déjà. Mais la préfecture n’a réagi que depuis peu, en pleine vacances, à deux semaines de la rentrée informant que les contrats aidés étaient au régime (pas Ducan, pas comme celui qu’a suivi le chef de l’Etat), mais plus drastique encore car ils ont été diminués de moitié. Bras-Panon, par exemple, voit le nombre de ses emplois aidés passés de 100 au 1er semestre 2012 à 26 au second semestre. Or, il lui en faut au moins 70 à 80 pour assurer le fonctionnement des écoles primaires et maternelles. Toutes les communes de l’île se retrouvent aujourd’hui dans le même pétrin. La réunion d’hier en préfecture n’a strictement rien donné. Xavier Brunetière, le secrétaire général, a demandé aux maires de retourner dans leur commune afin de quantifier au plus vite les besoins réels en contrats aidés pour la rentrée et de revenir lundi (si possible avec une calculette car tout sera calculé à la virgule près). Objectif : ouvrir coûte que coûte les écoles le 16 août. L’issue de ce conflit n’est pas bien difficile à imaginer. Le gouvernement finira bien par injecter deux à trois milliers de contrats dans le circuit, en ratiboisant partout ailleurs : sur les personnes âgées (portage de repas à domicile) ainsi que sur les associations déjà mises au pain sec. Conséquence : la rentrée des classes se fera. Les parents seront soulagés. Mais le problème des emplois aidés ne sera pas pour autant réglé. Les associations reviendront à la charge, tout comme les maires. Ce qui veut dire que la gauche continue à gérer l’urgence sociale comme avant. Au coup par coup, ti boute par ti boute, au bonheur la chance… Okilé le changement ?

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