Depuis quelques jours on entend les hommes politiques, président et premier ministre en tête, affirmer martialement le besoin urgent de la laïcité pour l'école, pour l'intégration, pour la citoyenneté, pour le camembert et le pinard de chez nous, bref clamer que le salut de notre société passe par une laïcité vigoureuse, intransigeante, ardemment promue et défendue.
Les médias reprennent et amplifient le message, l'illustrant de "reportages", de "témoignages" avec, massif, l'exemple du voile, bien sûr : faut-il l'autoriser aux mères accompagnatrices d’activités scolaires mais l’interdire aux collégiennes, lycéennes et autres étudiantes, etc?
Et tous les responsables (?) politiques, tous les éditorialistes ou journalistes de reprendre le propos et de centrer la question de la laïcité sur "les musulmans". Comme le fait très bien depuis des années la Le Pen et son parti de bœufs bas du Front.
Aucun d'entre eux, et c'est là que la bât blesse foutrement, ne met en cause les bondieuseries perpétuelles des élus de tout bords et de tous niveaux.
Il serait bon pour, être crédible et efficace, dans ce nécessaire et salvateur combat pour la laïcité, que Président et premier ministre interdisent aussi, une fois pour toutes, la présence des ministres, élus et hauts fonctionnaires aux cérémonies religieuses, quels qu'en soient les motifs Qu'ils affirment qu'on ne tolèrera plus la moindre entorse à la laïcité de la part des représentants de la République (et la liste est bien longue des entorses banalisée à la laïcité, de la ste Cécile des gendarmes à l'église en grand uniforme, à l'installation de crèches religieuses à l'initiative des communes, en passant par les invitations des maires à leurs administrés aux messes de cérémonies diverses, avec présence des préfets, députés et autres conseillers généraux ).
Voilà qui serait croquignolet, pour un Manuel Valls, qui a assisté es qualité à la messe du 850ème anniversaire de Notre Dame, assis raide et compassé sur un fauteuil royal, au premier rang; idem à Troyes, pour une béatification (!) à la cathédrale, et cerise sur le pompon, qui a fait le voyage au Vatican pour la cérémonie de canonisation d'un défunt pape...
Laïcité oui, bien sûr, évidemment, qu'on la promeuve, qu'on l'enseigne, qu'on l'érige en rempart du bien vivre ensemble, mais qu'elle soit d'abord respectée par tous ceux qui se gargarisent du mot, à peu de frais.