« Aglavaine et Sélysette », manque un prénom d’homme pour obtenir le trio classique de l’adultère. Mais attention, Maurice Maeterlinck (1867-1949) n’est pas un écrivain de « boulevard ». Auteur symboliste, du génial « Pélléas et Mélisande » (cf. l’opéra de Claude Debussy), il reprend en quelque sorte un thème voisin dans cette pièce, plus tardive, montée au Théâtre de la Colline *, mise en scène de Célie Pauthe directrice du Centre Dramatique de Besançon.
Sélysette, solide Judith Morisseau,, vit un grand bonheur de couple avec Méléandre. Que croyez-vous qu’il advienne quand surgit un troisième être ? Songeons à « Jules et Jim » le film de François Truffaut, sauf qu’ici l’intrus est une femme comme Mélisande.
Sans révéler le dénouement également tragique, du trio on soulignera que le bonheur exige une certaine rédemption, sans référence à la moindre religion, (comme chez Paul Claudel) mais à la notion d’âme. En faisant appel au sublime, l’auteur a le sens de véritables proverbes assez mystérieux qui frappent le spectateur renforçant la tension générale, notamment l’apparente victoire de « l’ Eve nouvelle » la belle Bénédicte Cerutti, Aglavaine. Au grand dam de la Grand Mère, Karen Rancurel excellente diseuse, témoin du passé à l’image de la vieille Tour fatale.
Deux heures surprenantes, parfois arides. Si l’on n’est pas curieux s’abstenir !
Claude Glayman.
Théâtre de la Colline jusqu’au 6 juin/ 01 44625252/ www.colline.fr