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Billet de blog 12 octobre 2017

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Le choc /Chopin

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
Frédéric Chopin

J’ai découvert   «l’univers de la Musique »  en 1943 sous l’Occupation époque  dominée  par « le 3°Reich. Pour des raisons compréhensibles . malgré la « passion »  d’une vie, je  n’ai pas suivi de leçons de musique . Ni jamais entendu, alors,  le nom de Frédéric Chopin, ou la moindre note de ses compositions.

 Grâce à une ancienne collection de « Trente Trois Tours », Une bonne cinquantaine de disques appartenant à mes parents, les ayant écoutés, jus jusu’à la « Libération ». Aucun Chopin parmi ces bienvenus, signés Mozart, Beethoven, J.S.Bach, Moussorgski etc …(ma mère était d’origine russo/roumaine).

Dans le petit village de la Drôme, notre dernier refuge, pas question de concerts  

En 1945, à Villefranche /Saône, l’une de nos dernières cachettes, davantage urbaines, J’ai porté » mes beaux habits » et assisté  à un gala exceptionnel en l’honneur  d’ une violoniste  française  Ginette Neveu. *  Elle interpréta le «  Concerto pour violon et orchestre. » de Ludwig van  Beethoven ; j’en fus impressionné.

Ainsi débuta un long parcours musical,  à travers les épisodes d’une vie, semblable à de multiples déroulements, parfois marqués par des rencontres amicales, fraternelles. Surtout par ce qui a été considéré par les termes de « musique contemporaine ». Nous nous situons aux lendemains du second conflit mondial et tout un champ s’ouvrait aux curiosités».

Ce qui n’empêchait  pas le monde infini de la musique classique d’être découvert, estimé, admiré voire rejeté. Toute cette aventure, devenue partiellement professionnelle. Mais toujours avec les mêmes  racines personnelles, soit suivant des ouvertures : le jazz  us , désormais mondialisé;  mais aussi des lacunes.Comme celle d’ignorer des pans de la vie de la musique s’est souvent déroulée dans un climat de conflit ; au point parfois de ressembler à l’univers schématique de la politique.

Qu’avons nous su de la musique pour orgue, de l’opéra et des soirées parfumées pour accompagner les « Indes Galantes » de Jean Philippe Rameau. Cela eut lieu à l’Opéra de Paris il y a moult années.

Illustration 2
Seong-Jin Cho

        Quoi qu’il en soit de ces multiples  traversées musicales, jamais nous ne nous sommes arrêtés sur l’écoute de la moindre production de Frédéric Chopin. Comme si cet artiste n’avait jamais existé. Si bien que le jour, cad le 30 juin 2017 , où nous nous sommes retrouvés à l’auditorium de « La Seine Musicale » pour le pianiste coréen Seong-Jin Cho, premier Prix du Concours Chopin 2015. Soit une Sonate de Mozart et Quatre  Ballades de F. Chopin (op 23/38/47/52 ); Nous l’avions totalement oublié ; sans pour autant l’exclure par sectarisme ou bêtise !.  « L’arroseur arrosé »  ce fut un grand choc. Auparavant j’imaginais F. Chopin réservé aux leçons pianistiques des jeunes filles de bonne famille. !

                                                               F.Chopin (finalement)

En tout cas il apparaît à Paris dans les années 183O,  alors que la France change de régime politique. Présent dans les salons chics de « La Monarchie de juillet » et du Roi Louis -Philippe.  Pianiste et compositeur qui a pour référence Jean-Sébastien Bach,Mozart  Nous avons retenu pour mieux le connaître un livre savant et méticuleux

dans les recherches : « L’Univers Musical de Chopin » de Jean-Jacques Eigeldinger (*) datant de la fin de l’an 20OO ».

Evocant le pianiste, le commentateur ne peut se servir d’aucune preuve de l’époque sinon de témoignages de collègues de Chopin, Franz Liszt et une bonne douzaine d’artistes dont les propos traduisent une véritable fascination pour le jeu concerné. Maurice Ravel évoque les «  vaporeuses nuances de son jeu microscopique ».Claude Debussy lui dédiera ses « Etudes ». Réaction identique d’Hector Berlioz qualifié « d’homme orchestre » face à « l’ homme-piano ». Pas seulement un grand poète de l’exactitude, brodant sur le rôle du « pédalier », du métronome et d’autres moyens techniques au moment de l’aboutissement du piano comme instrument-roi.

Le compositeur des « Mazurkas, Ballades, Valses Préludes, de quoi ? s’interroge André Gide, pas de fugues comme chez Bach Il signe deux Concertos pour piano et Orchestre… s’inspire de l’art chorégraphique de sa Pologne natale, ainsi que de son Folklore.

Les femmes de ces intervenants jouent un rôle variable. George Sand, Lady Smithson, Marie d’Agoult. Mais en même temps l’analyse d’œuvres du passé, comme la musique Baroque. Ainsi … François Couperin le maître antérieur du clavecin, à son tour fascine cette volonté de sortir de la tradition

Le chant, « bel canto » également, ainsi deux formes d’expression qui sont en quelque sorte « les visions fugitives » de l’époque et qui peuvent annoncer un « son nouveau » lequel pourrait être celui de l’Imprésionnisme à venir. Dialoguant, par affinités esthétiques avec le peintre Eugène Delacroix : couleurs et sons.

               Il y a chez Chopin une volonté d’abandonner ce que le commentateur désigne comme l’estrade. En somme pas de « shows » pour les publics, mais une sorte de « concerts d’initiés, un rien aristocratiques. Ce qui n’empèche pas notre musiologue de décrire plusieurs concerts parisiens depuis le premier du 26 février 1832 ;Concerts connus et de grand succès ; que nous regrettons de ne pouvoir proposer en extraits ; Mais aussi concerts inconnus, tres peu en dehors de Paris, quelques uns, rares à l’étranger, notamment à Londres ; Eigeldinger accomplit ici des recherches impressionnantes.

Cet « Orphée des temps Modernes fut reçu chez la Princesse Belgioso ; chez le Baron Rotschild. Et l’on ajoute à la liste du « grand monde », dans la fameuse collaboration des fortunes et des talents, sinon génies, la présence dans le public du poète allemand exilé Henri Heine, du Marquis de Custine.

                                                    Carl Flitsch, jeune passager de génie.

Chopin dira « jamais personne ne m’a compris qui m’est le plus extraodinaire à avoir été rencontré. : Carl Flich 

Né allemand en 1830. Il s’agit d’un étrange signe du destin qui frappe tout lecteur. Son frère muscien l’a orienté vers Chopin qui lui fait étudié son premier Concerto tandis qu’individuellement il improvise des pièces de Beethoven. Notre commentateur alimente nos doutes en écrivant « C.Filtsch est une réincarnation de son maître ! »

En 1844 il est frappé par des problèmes de santé qui l’emporteront à Venise en 1845.

Claude Glayman.

Jean-Jacques Eigeldinger. « L’Univers musical de Chopin » Fayard , 372 p. 180 F.

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