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Billet de blog 15 janvier 2015

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De quelques répétitions à la Philarmonie de Paris

15 janvier 2015. Nous voici sous la coupole, dehors il pleut  sur le chantier et à l’intérieur de la grande salle, trois principaux étages ou galeries avec une petite foule de sièges, sans compter des sortes d’alcôves ou d’alvéoles avec d’autres sièges, j’ignore leur nombre total.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

15 janvier 2015. Nous voici sous la coupole, dehors il pleut  sur le chantier et à l’intérieur de la grande salle, trois principaux étages ou galeries avec une petite foule de sièges, sans compter des sortes d’alcôves ou d’alvéoles avec d’autres sièges, j’ignore leur nombre total. Nous sommes bien placés à l’orchestre et devant nous des musiciens de l’Orchestre de Paris mené par le chef estonien Paavo Järvi. Nous avons suivi un trajet assez simple, ascenseurs, nombreux couloirs, de belles portes noires ; ici et là des ouvriers s’activent, semblent coller des  tapis ou des tentures. Partout un accueil sympathique.

Enfin la salle dont le plafond tacheté d’ampoules au milieu d’un mélange de planches couleur grenat, de laques superposées. Plus attirant, plus fantaisiste que la Philharmonie de Berlin (1963) ou la grande boîte métallisée de l’Opéra Bastille. En supposant que je sois un observateur correct !

Le pianiste Lang Lang à son piano, en tenue de gamin, jean et pull. Lang Lang est un farceur qu’il se mette quelques gouttes dans les yeux pour aussi tôt les proposer au premier rang des auditeurs, « Tiens t’en veux ! ». Et puis il entame le Premier Concerto pour piano de P.Tchaïkovski, succès parmi les succès. Il l’interprète intégralement et le son immédiatement se distingue en puissance, je parle de décibels auxquels je suis régulièrement confronté et nombre de séquences seront retravaillées, partitions en mains, imminence de cuivres, non entendus initialement, modulation des attaques, et puis des accalmies romantiques Ni la phalange, ni Lang Lang ne sont que des percussifs  acharnés. Voire des soupçons d’extase qui peuvent exister dans la palette du   compositeur russe.

Fin de l’exercice. Salut Lang Lang !. L’orchestre seul dans, « Les Steppes de l’Asie Centrale » d’Alexandre Borodine. Ici aussi œuvre populaire, archi connue. Et là aussi le son, la sonorité s’imposent, indépendamment des différentes séquences de la pièce. Au point  de paraître comme une transcription folklorique augmentée de l’orchestration. Automatiquement on songe à ceux qui ont transformé le folklore : Bela Bartok, Leos Janacek, voir Heitor Villa lobos, Luciano Berio …

Hélas des problèmes d’horaires ne nous ont pas permis d’entendre « La Symphonie Fantastique » d’Hector Berlioz qui clôturait ces répétitions. Berlioz qui jouait de la guitare avec ses « amis » bandits  dans les environs de Rome et de La Villa Médicis.

Mais également Berlioz que passionnaient les utopies, salle, sons, instrumentation etc. Mais qui ne vivra pas suffisamment  pour assister au Festival de  Bayreuth et à ses prouesses techniques.  

Très intéressé par l’article d’Antoine Perraud « Le couac industriel » in MédiaPart ; en revanche le succès des salles de concert de la Cité de La Musique, à la fois par leur programmation et par leur situation dans l’Est Parisien à l’égard de l’Ouest, est de nature à ne pas intégralement et dès aujourd’hui hypothéquer les possibilités de cette nouvelle Philharmonie par-delà les stricts  problèmes financiers. 

Claude Glayman

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