claude glayman

Abonné·e de Mediapart

168 Billets

0 Édition

Billet de blog 16 août 2015

claude glayman

Abonné·e de Mediapart

Festival Glyndebourne – Mozart Arte 15 août

claude glayman

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Un événement que cet « Enlèvement au Sérail » de Mozart diffusé le soir du I5 août comme pour communiquer une leçon de tolérance universelle à une époque qui en a le plus urgent besoin. On connaît la trame de ce « singspiel » : un couple d’européens et leurs serviteurs font naufrage en Turquie, terre musulmane, chez Sélim Pacha.

Ce dernier lorgne « Constance » (prénom de la femme de Mozart) qui lui résiste avec  la détermination de la soprano Sally Mathews, notamment dans une scène quasi torride et fort belle tandis  qu’Osmin l’ « horrible » homme de main du Pacha singe son maître auprès de Blondine, suivante de Constance avec aussi peu de succès !

Séquestrés les  deux couples préparent leur évasion vouée à l’échec. Le Pacha se vengera-t-il comme le veulent la tradition, et l’imagerie de l’Islam ? Et là, coup de théâtre, Mozart, en artiste des « Lumières » redonne leur liberté aux égarés (les deux hommes chantés par Tobias Kehrer et Edgaras Montvidas) : la vengeance n’appartient pas aux humains ainsi que le rappelle à contrario le cours de l’humanité.

Le rapprochement avec l’actualité est un pur effet du hasard mais il indique bien un idéal à méditer.

Le même jour pratiquement des « militants anglais » se rendaient à Calais soutenant dans tous les sens du terme les « exilés » désespérant de gagner l’autre rive du channel, fût-ce grâce à un tunnel !

Ce qui frappe ici c’est la simplicité et l’efficacité de la mise en scène de Davic Mc Vicar dans des décors appropriés, aussi efficaces que modestes. Egalement le jeu très fouillé des chanteurs, à la fois recherché et intensément  présent, naturel. Dans une transmission télévisée, le son orchestral est sans doute le paramètre qui peine le plus, sans doute plus que dans des salles où l’orchestre demeure pourtant invisible. Ici « L’Orchestre de l’Age des Lumières » et la direction souple de  Robin Ticciati, pour un opéra de Mozart démarrant la série des chefs d’œuvre ultérieurs habités par le génie.

 PS – A revoir des diffusions d’Arte en suivant le mode d’emploi de la chaîne. A ne pas manquer !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.