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« Si le Faust » de Gounod tient la route de Hoffmann c’est que le compositeur français a sû plus ou moins crée un certain équivalent avec ce que l’on pourrait appeler « l’âme germanique » Du moins l’opéra du Français assume-t-il cette part d’irrationnel que draine l’allemand…
Datant de 1877, « Le timbre d’argent » de Camille St –Saëns, première production lyrique reconnue de son auteur, n’affiche pas les mêmes qualités.
La première partie sur un total de trois heures décolle mal ; même si le fameux « Timbre d’argent » fonctionne en éliminant un être vivant à chaque clic
Le Destin de Conrad, Edgaras Montvidas,, partagé entre plusieurs amours féminins dont une attirante danseuse noire (n’oublions pas que le compositeur était un voyageur accompli (*). , notamment en Algérie colonisée. En face Hélène (H.Gilmette), en somme la femme fidèle, la bourgeoise, finalement la gagnante, si l’on peut dire ainsi. Dans une affaire non convaincante où demeurent les attaches du brouillard, pseudo brouillard métaphysique, dans lequel baigne le malheureux Conrad. Même si le livret des deux compères Jules Barbier et Michel Carré a eu l’heureuse idée d’inventer le personnage de Bénédict, ami de Conrad et, très efficacement, interprété, chant et jeu par Yu Shao.
Car il faut surtout citer le travail du metteur en scène Guillaume Vincent, associé au directeur musical, François Xavier Roth (dirigeant les Siècles, doublé par le Chœur accentus.)
Il se trouve que mélomane étourdi nous étions le 15 juin un bon temps avant l’ouverture des portes, d’où sur les marches une discussion avec des techniciens du « Timbre d’Argent ». Ils étaient très satisfaits du résultat de leurs interventions. Après la seconde partie du spectacle, on les comprend et les approuve.
Magnifique travail sur les décors, James Brandily et les costumes, Fanny Brouste.

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On n’est pas près d’oublier la scène dans la forêt, belle reconstitution et pourtant on ne se croirait que dans celle de Fontainebleau ! Et une seconde image de pauvre hères faisant la manche le long d’un chemin de campagne, image qui colle cruellement à une
réalité que nous ne connaissons que trop (cf. les fameux réfugiés).
Œuvre du Festival Palazetto Bruzane à Paris, jusqu’au 19 juin.
En attendant la reprise de « Samson et Dalila » ! Et OK pour reprendre des œuvres oubliées par la mémoire des temps ; sous réserve de leur adapter une nouvelle chair scénique.
Claude Glayman
- Stéphane Leteuré : « Le compositeur Globe-trotter, C.Saint Saëns » Actes Sud, P.Bruzane, 2017, 30E.
Charles Gounod : « Mémoires d’un artiste » Edité et présenté par Cl. Glayman,
Calmann-Lévy, 1991.