Le Balcon a inspiré un opera à Peter Eotvos, à partir d’une pièce de théâtre de Jean Genet créée dans les années 60 dans un climat mondain (Peter Brook, Marie Belle et beaucoup d’autrres se partageaient l’affiche). Cependant Le Balcon est loin d’avoir avoir atteint l’impact des “Paravents”, des “Nègres” , voire celui antérieur des “Bonnes”. De plus J.Genet est l’auteur de plus d’un texte en prose qui en fait l’un des meilleuers prosateurs français du 20°siècle à côté de Jean Giono, le vivant Pierre Michon, etc.. Il avait sa place à l’Académie si ..
Cependant ayant relu attentivement “Le Balcon” , en prevision du spectacle de l’Athénée (2O/24 mai) , ce texte nous est toujours paru obscur sans transparence à la difference des autres. S’agit-il de pourfendre l’Evêque, la religion, le general et les juges,,. Disons que la provocation aux lendemains de la guerre a fait long feu à dégommer des piliers éternels de la socièté française même si elle a pour cadre le bordel d’Irma la mere maquerelle. Alors que la cite est en proie à une insurrection populaire de plus. Toutes sortes de personnages, mal connus , aux côtés de Madame Irma la tenancière un rien affairiste; le chef de la police longtemps absent mais qui emporte le morceau; des gens du peuple, Chantal qui mourra en heroine par-delà son amour pour Roger; Carmen un brin mêlée à la “nomenclature”.
J.Genet passe à l’acide tous ces pantins qu’il déteste tandis que l’opéra est de P. Eorvos, chef ,d’orchestre hongrois, puis compositeur appartenant au cercle de Pierre Boulez. Il semble dans sa partition, relativement récente, s’être beucoup souvenu des oeuvres “anarchistes” de Kurt Weill (notamment de “Mahagonny”) et des inventions musicales de Gyorgy Ligetti (oeuvres instrumentales, l’opéra “Le grand Macabre”) et peut-être de traditions slaves de la “MittelEuropa”, , voire de certains aspects d’écriture de Léos Janacek.
Dans la seconde pariie, plus courte, plus claire, plus simple cf. le duo Chantal/Roger . En outre une interrogation d’ordre philosophique fait jour : ne sommes-nous qu’un mirage de notre être, Le chant des personnages est et n’est pas peut être —datant d’une époque lointaine alors que le Philosophe Sartre avait publié un fort volume sur J.Genet.
Cela dit remarquable vivacité d’une troupe de grand talent, également pour les costumes et les éclairages. On a beaucoup évoqué le jeune chef d’orchestre Maxime Pascal, personnalité en vue, mais qui en début de saison avait déjà eu une tendance au brouillage du poème du “Pierro Lunaire” de Schoenberg. Souhaitons-lui ,et à nous, qu’un jour prochain un livret lui conviendra !
Claude Glayman.
“Le Balcon” l’Athénée jusqu’au 24 mai;
Gallimard/L’arbalète vient de republier de J.Genet “L’Enfant criminel” (1949)