
Brodant sur l’intemporel, le Théâtre de la Ville avait invité, le 21 mai, trois jeunes musiciens, lauréats du Festival Juventus, qui porte bien son nom. Pavel Kolesnikovnous ravit d’emblée avec les premiers accords de la « Sonate n°1O en sol majeur, op14 n°2 » de Ludwig van Beethoven . On ignorait cette pièce qui n’appartient pas apparemment, aux morceaux favoris du genre. Nous découvrons un thème bref dont l’oreille ne peut guère plus se passer et qui révèle un indiscutable sens de l’humour chez ce cher Ludwig Van…
Aucun volcan sonore seule la musique coule comme le temps sous les doigts vertigineux de Pavel Kolesnikov, né en Sibérie. Il laisse des traces là où il joue. Récemment nommé « artiste nouvelle génération»par BBC pour 2014/20I7. On peut toujours se méprendre en croyant entendre l’exception. Pour l’heure on se fait toujours confiance ! Le « ScherzoN°4 de Frédéric Chopin révèle des finesses de touchers thématiques qui confirment le choc de Ludwig van. Suit une toute autre partition avec 4 Préludes du Premier Livre de Claude Debussy. L’univers change radicalement en une
forme de contemplation
On a moins ce sentiment avec « La Sonate de Serge Prokofiev n°2 pour violon et piano »
Adaptation d’une Sonate pour flûte ; soit changement d’univers mais plénitude également avec l’archet du violoniste hongrois Ernö K’allai singulièrement mature là comme dans le célèbre Tzigane de Maurice Ravel.
Cerise sur le gâteau ;
Une spécialité par une spécialiste de la Contrebasse, qui après Biber (1604/1744), dans les doigts et le corps de Laurène Durantel transcrivant le violoncelle initial du « Trio pour piano, violon, violoncelle op7O n°2. Ce dernier est remplacé par une contrebasse qui joue large et nous fait penser au Jazz, et à la place qu’y occupe la « contrebasse ». Ces derniers instants du concert relèvent de la magie sonore incarnée par une jeune femme toute mince requise pas une mission vitale !
Rien d’autre n’existe dans ces moments uniques qui façonnent la gloire de la musique.
Claude Glayman
« , 21 mai.