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Billet de blog 26 juin 2014

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Romain Rolland et la musique

Sur le plan musicologique (indépendamment de sa production littéraire), Romain Rolland est une mine inépuisable. Toute une activité tourne autour de ses « Ecrits » consacrés à la musique.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Sur le plan musicologique (indépendamment de sa production littéraire), Romain Rolland est une mine inépuisable. Toute une activité tourne autour de ses « Ecrits » consacrés à la musique.


«  L’Association Romain Rolland » a organisé en 2012 des  « Journées Internationales d’Etudes » avec le concours de nombreux contributeurs en hommage à divers thèmes qui préoccupaient l’homme de Vézelay.Sous la direction de Bernard Duchatelet *, un livre en a été tiré. **

    Une revue débordante d’articles serait nécessaire afin de rendre compte du brassage de ce livre. Des éléments sur la Thèse de R.Rolland ouvrent le panorama. Il y évoquait, en ce début de 20°siècle des notions concernant la « musique baroque » et l’œuvre de Claudio Monteverdi. Le rôle de la musique accompagnant  plusieurs ses pièces du « Théâtre de la Révolution » ; « Mélusine » un scénario inédit ; une polémique tendue avec Lucien Rebattet, musicologue, romancier, d’extrême droite et vichyssois, son livre « Les Décombres » connut un grand succès en 1942.

Ses relations avec Rabîndranath Tagore, un poète bengali, partisan de la non violence.

 Et surtout, surtout l’évocation de son immense travail consacré à Ludwig van Beethoven son  maître absolu ; juste avant de mourir, en 1944 il achève sa monumentale biographie. A propos des « Variations Diabelli », le capital opus 12O,  du même Beethoven, l’écrivain frotté de musicologie, Etienne Barillet (auteur d’une biographie d’Alban Berg)  développe une longue analyse de la vision de R.Rolland sur cette pièce unique.

  Et sur ce développement nous nous attardons.

VARIATIONS  DE  ROMAIN ROLLAND  SUR  LES « VARIATIONS  DIABELLI.

 En 1819, Anton Diabelli, compositeur et éditeur de musique demande à plusieurs de ses confrères d’écrire une variation sur une « Valse » de sa composition qui ouvre la pièce de Beethoven. Chopin, Liszt à 11 ans, Schubert, le dernier fils de Mozart, Czerny, etc ; s’y attelent .

 La question qui est posée en vérité est la suivante : cette oeuvre « cyclopéenne, les 33 Variations, dites Diabelli, op. 120, était-elle en puissance dans l’oeuvrette aimable de A.Diabelli ? Le génie de Beethoven n’a pas consisté « à inventer ce que la Valse ne contenait pas mais à bien découvrir ce qu’elle . contient ». A certains égards « La Valse » contient ce que Beethoven va révéler. « Le créateur est celui qui invente oui, mais au sens de celui qui découvre … celui qui « désenfouit » « .Parce qu’il ne faut pas chercher l’Etre ailleurs que partout ». Une part d’être contient l’être tout entier.

        On pressent la dimension mystique de cette approche. L’idée d’une lecture révélatrice qu’il faut comprendre comme une lecture de l’être. Du reste pour R.Rolland Beethoven est paré de traits « divins ». « Les Variations Diabelli » expriment sous une forme condensée  ce que l’on pourrait appeler « sa philosophie première ».E.Barillet estime que l’univers religieux rollandien consonne dans une certaine mesure avec l’univers religieux beethovenien.

« Variations-sphinx ? R.Rolland poursuit sa méditation en abordant les relations entre le langage des mots et celui des sons. Et de rappeler que selon un compositeur comme Félix Mendelsohn il y a une limite des mots tandis que la musique a des pouvoirs infinis. Bien qu’il s’agisse de deux arts du temps. Ce débat n’a jamais cessé de, préoccuper les musiciens et les artistes.   

Claude Glayman

  • Bernard Duchatelet : Professeur émérite de l’Université de Bretagne.Auteur de plusieurs ouvrages consacrés à R.Rolland
  • **Romain Rolland et la musique – direction Bernard Duchatelet. Editions Universitaires de Dijon – 2O13, 277 p. 20 E
  • Nombreuses versions discographiques. Nous avons choisi le pianiste Piotr Anderszewski,

1 cd Virgin Classics, 2000.

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