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Billet de blog 31 octobre 2013

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Oui, j'aime Brahms : festival anniversaire, salle Pleyel

Johannes Brahms esr né fin 1833 et le chef d’orchestre du « Gewandhaus de Leipzig » Riccardo Chailly, a convié plusieurs solistes internationaux, afin de lui  rendre hommage à Pleyel ; comme quoi il n’y a pas que R.Wagner et G.Verdi.

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Johannes Brahms esr né fin 1833 et le chef d’orchestre du « Gewandhaus de Leipzig » Riccardo Chailly, a convié plusieurs solistes internationaux, afin de lui  rendre hommage à Pleyel ; comme quoi il n’y a pas que R.Wagner et G.Verdi.

« Story Telling », né aux mêmes dates mais en 1933, il s’est produit, avec l’auteur des « Danses Hongroises » comme un « rattrapage » de cette coïncidence à minima, car en cette même année 1933, un monstre nommé Adolphe Hitler prenait le pouvoir à Berlin. J.Brahms se voulait « allemand », sur l’une de ses commodes trônait le buste de Bismarck, il saluait le défaite de la France face à la Prusse en 1870. Pour autant il n’avait rien d’un extrémiste, populiste, etc… Plusieurs de ses proches étaient le célèbre violoniste Joseph Joachim dédicataire du « Concerto pour violon, en ré majeur,  en vainétait juif comme le critique Edouard Hanslick, adversaire de Wagner et défenseur de Brahms,lequel ne partageait pas « le concept de musique de l’avenir » cher à F.Liszt et R.Wagner.

Fermement « protestant », natif de Hambourg, il appréciait la nature et le climat méridional, notamment, après un séjour enchanteur en Italie, il termina sa vie à Vienne, capitale des compositeurs. Amoureux de l’amour, épris de Clara Schumann  tandis que la rencontre avec Robert Schumann le marqua à jamais.

Pianiste virtuose, sa production concerne tous les genres sauf l’opéra,il s’en tint finalement, à une cantate « Rinaldo » et découvrit sur le tard, la clarinette à l’image de Mozart.

A côté de R.Wagner et de Jean-Sébastien Bach, le Dr. Goebbels le rajouta à sa liste d’icônes du régime. Il y eut des statues de Brahms, des festivals en tous genres. Parmi ses missions la Wehrmacht, lors de son occupation de la France, avait celle de faire connaître Brahms à ces ignares de Français qui, depuis lors, ont reconnu l’homme et l’œuvre.

- Le 2°Concerto pour piano et orchestre en si bémol majeur.

Un rare hasard, comme souvent, me fit découvrir cette œuvre alors que quotidiennement j’entrevoyais des soldats allemands partageant le collège commun d’une petite ville de province. C’était en 1943, toujours le chiffre trois ! Abordant la musique classique grâce à une petite collection parentale de 78 tours, j’eus le sentiment, prolongé par de nombreuses écoutes, d’un ovni issu d’un monde sonore totalement mystérieux, beau. Plus tard au début du « microsillon » je me souviens de la même impression et d’être fasciné par le troisième mouvement, andante : Edwin Fischer était le pianiste, Wilhelm Furtwangler dirigeait la Philarmonie de Berlin le 9 novembre 1942 *. Le Führer siègeait-il parmi les auditeurs ? Un raeclement de toux, fréquent dans ces enregistrements anciens, celui que j’entendais provenait-il du provisoire maître du monde ? Beauté intimiste d’une musique de chambre où le pianiste dialogue merveilleusement avec un violoncelliste. L’orchestre quasi muet, intervenait dans un fort sentiment de modération. Moins de modération dans le quatrième mouvement, en écho au premier.

Précisément à Pleyel ce 27 octobre 2013, le pianiste russe Arcadi Volodos nous a semblé comme insuffisamment intériorisé, dans une trop grande légèreté pour une œuvre profonde. A. Volodos trop jeune et par là, sans doute trop distant d’une culture allemande d’un romantisme secret. Quand R.Chailly, après l’entracte se retrouve seul dans le « seconde symphonie », il est  aux commandes d’une matière de son univers.   

La 2° Symphonie en ré majeur.

J.Brahms a composé quatre symphonies.  Dans la Première il n’hésite pas à inclure une variation sur le célèbre thème de la  neuvième de Beethoven d’où, parfois, l’appellation de Dixième. La seconde composée rapidement est en ré majeur. Là nous retrouvons le grand Riccardo Chailly, tout à son être, l’orchestre, la pâte orchestrale. Ayant déployé ses talents durant des années au Concertgebouw d’Amsterdam où il a laissé les traces d’un travail fécond, et accompli dans les Symphonies de Mahler mais aussi dans plus contemporain avec une intégrale discographique d’Edgar Varèse.

Et depuis lors il est le « Kappelmeister » du Gewandhaus de Leipzig, le plus ancien des  grands orchestres d’Europe, dans le souvenir de Jean-Sébastien Bach et de Félix Mendelssohn. Mendelssohn n’est pas sans relations avec notre Seconde Symphonie, pas davantage Joseph Haydn, clarté et vivacité, d’un homme « mélancolique ». La sentimentalité des « Danses Hongroises » imprègne l’interprétation. Un musicien estimant que le passé (il était fin connaisseur du Baroque) préfigure l’avenir (présent dans ses créations)). D’où la saveur rendue à cette œuvre classico/romantique tournée vers l’avenir.

Et d’où aussi le succès public de ce concert parmi d’autres, un des événements de la saison.

Claude Glayman

Concerts J.Brahms, Salle Pleyel, 26 octobre/2 novembre 2013.
Sur J.Brahms, lire Stéphane Barsacq, Actes Sud Classica , 2008./ Marie-Louise  Audiberti, Plon1991 /Karl Geiringer , Buchet-Chastel, 1982.

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