Pas question de revenir sur le débat de la tradition, dévoyée ou pas. Pourtant…
Où sont les ombres ? Où se trouve l’âme du Wayang kulit, qui tout à la fois signifie donc l’ombre en javanais, mais tout aussi bien, à partir du mot originel Ma Hyang, l’accompagnement, la conduite vers une esprit, une divinité et pourquoi pas un dieu tout-puissant.
C’est dire si le maître, l’homme orchestre qu’est le dalang, joue ou jouait un rôle de premier ou de second plan lors d’une cérémonie au temple. Or celui-ci se voit relégué dans un espace très contraint, pas d’écran et encore moins de salle, trois chaises seulement, aucun recul.
Le jeune dalang raconte son Mahabarata ou son Ramayana, disons-le franchement, il expédie allègrement l’épopée - une K7 fait office d’orchestre de gamelan - et fait défiler ses belles marionnettes de cuir, une pirouette et puis s’en va.
Agrandissement : Illustration 1
Face à lui, très près, trop près, deux gamins à moitié endormis, vautrés l’un sur l’autre. D’ailleurs, l’écoutent-ils seulement ? Ajoutez pour clore le ban un micro hf qui crachouille, quel triste tableau ! Grandeur et décadence du Wayang Kulit, ici comme ailleurs.