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Billet de blog 17 juillet 2021

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JUSTE UNE IMAGE DE BALI (23) : LE CHARME DESUET DU REJANG

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Désolé pour ce bombardement dû à une étourderie. Le temps de me recaler avec mon rythme quotidien...

Illustration 1
Les jeunes filles en action. © Claude Hudelot

Sans la danse, sans les danses villageoises, nommées rejang, les cérémonies hindouistes ne posséderaient pas ce charme un peu désuet que j’apprécie toujours, même si « c’est chaque fois la même chose ».

Rien de spectaculaire ou si peu – d’ailleurs les autres, les hommes surtout, bavardent et ignorent cet intermède -, non, les costumes sont toujours strictement les mêmes dans tous les villages de Bali, sarong jaune et chemisier blanc ajouré, et cette coiffe qui se veut une évocation de la tiare portée par les danseuses de legong, mais ce qui amuse et fait plaisir, c’est de percevoir la communauté féminine en actes.

En trois actes puisque ce sont les petites filles qui par leur gestuelle gracieuse invitent les divinités face à l’autel. Viendront ensuite les jeunes filles, vierges cela va de soi, puis les femmes, épouses, mères, grand-mères. Cette petite chorégraphie sans prétention n’en a pas moins provoqué en amont moultes répétitions. Une des nombreuses manières de sceller une belle solidarité entre elles.

Rien ne vaut les coups d’œil amicaux, les sourires échangés, les fous rires et cette application bon enfant que chacune y met.

Si la plupart des villages s’en tiennent à un renang simplissime, plusieurs d’entre eux donnent à voir des chorégraphies plus élaborées, magnifiées par des costumes somptueux, soieries aux couleurs vives, effets de manches et de pans, très hautes coiffes montant vers le ciel ; chorégraphies parfois ancestrales, comme par exemple dans le village de Tauka, accompagnées par un groupe de jeunes gens jouant du gamelan en bambou dont les sonorités sont très, très agréables à nos oreilles. A Tauka, c’est la guru, vieille femme toute menue, chignon perché, qui mène la danse, laquelle se déroule à un rythme fort lent, au point que l’œil peut s’égarer un instant à la découverte de l’aire du temple en briques rouges avant d’admirer à nouveau une ronde que l’on pourrait croire infinie.  

A Batan Nyuh, le devoir de danseuses, le plus souvent paysannes, est bel et bien accompli. Les dieux peuvent être satisfaits.  

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