CLAUDE HUDELOT (avatar)

CLAUDE HUDELOT

Historien de la Chine contemporaine, réalisateur de documentaires tv

Abonné·e de Mediapart

300 Billets

0 Édition

Billet de blog 22 janvier 2013

CLAUDE HUDELOT (avatar)

CLAUDE HUDELOT

Historien de la Chine contemporaine, réalisateur de documentaires tv

Abonné·e de Mediapart

"La Chine est très pauvre et très révolutionnaire" (Mon premier voyage en Chine)

CLAUDE HUDELOT (avatar)

CLAUDE HUDELOT

Historien de la Chine contemporaine, réalisateur de documentaires tv

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

A mes parents

Je me souviens de cette phrase: “Zhongguo hen qiong, hen geming”. “La Chine est très pauvre et très révolutionnaire”, la première phrase que j’aie apprise en Chine.

Et je me souviens de mon premier “Nihao” (Bonjour!) prononcé fièrement à la fenêtre du Transsibérien, dans la petite ville-frontière de Manzhouli alors que nous pénétrions en Mongolie intérieure. Je m’adressais à un jeune soldat au garde-à-vous le long de la voie ferrée. Il me fixa, immobile, à l’exception de ses petits yeux qui suivaient le mouvement du train, avant de me répondre, après coup, en criant joyeusement: “Nihao, Nihao, Nihao!”…Il semblait aussi jeune que moi.

Nous étions le 8 juillet 1964, douze jours avant mon vingt deuxième anniversaire. Ce premier mot, je l’avais appris…de la bouche de Yan, un Vietnamien !

Avec Yan, nous avions fait connaissance dans la banlieue de Moscou, après le départ du Transsibérien. Sachant que le voyage durerait une huitaine de jours, je venais  d’ installer une petite bibliothèque au-dessus de ma couchette.  J’entendis alors une voix dire, sans aucun accent: “Vous parlez français?” Yan, qui venait d’étudier à Moscou durant des années s’en retournait chez lui, à Hanoï. Il venait de soutenir une thèse d’état sur Maïakowski…en russe.

Déjà, il s’était emparé d’un petit livre de poche, “La Guerre révolutionnaire”, par Mao Tsé-toung. Sous le titre, une image de Tian An Men avec le portrait géant du président. Celui-ci apparaîssait tout en haut, avec d’autres officiels. Une photo prise le 1er octobre 1959, à l’occasion du 10ème anniversaire de la République Populaire de Chine. (Editions 10/18). A vrai dire, le président écoutait le discours du maire de Pékin, Peng Zhen, il l’applaudissait mollement, entouré par les autres grands leaders de la Chine, Liu Shaoqi, tout nouveau Président de la République (1), le Maréchal Zhu De, Zhou Enlai, ainsi que plusieurs représentants de “pays frères” d’Europe de l’Est. Comment aurais-je pu imaginer alors que je consacrerais une grande partie de ma vie à étudier l’histoire de la Chine contemporaine, la Longue Marche, la biographie de Mao, son mythe et son culte?

 Durant ces huit jours, nous n’avons cessé de parler. Quand nous en venions à la politique, Yan s’exprimait à demi-mots, surtout lorsque la question de l’URSS venait sur la table. Très vite, j’ai compris qu’il abhorrait ce système, ses apparatchiks, la corruption galopante. Il semblait plus attiré par la voie chinoise et son soi disant égalitarisme. Nous nous sommes quittés non sans émotion à la gare de Pékin. Je n’ai malheureusement plus jamais eu de ses nouvelles.

Au fait, pourquoi la Chine? J’étudiais alors l’anglais à la Sorbonne et ignorais presque tout de ce pays, sinon ses "contes et légendes", un livre qui avaient bercé mon enfance, le poids de son parti communiste - j'avais milité jadis aux "JC", les Jeunesses Communistes - et m'intéressais déjà à la figure de Mao.

Mes parents me proposèrent de leur rendre visite, l’été suivant, à Hong-Kong, où mon père, Roger, venait d’être nommé Directeur de l’Alliance Française et ma mère, Suzanne, Directrice de la petite école française. Très politisé, - qui ne le l’était, à l’époque? - je décidai de me rendre en “Chine communiste” et entrepris de demander un visa individuel. La chance était avec moi: j’obtins celui-ci miraculeusement, grâce à l’établissement, en janvier 1964, des relations diplomatiques franco-chinoises. Grâce au Général de Gaulle et au Président Mao! Et comme le Transsibérien était, et de loin, le moyen de transport le moins cher pour rejoindre Hong-Kong, via l’URSS, la Mongolie intérieure et la Chine, voici comment et pourquoi je débarquai à Pékin par un beau matin du mois de juillet.

Quelques premiers souvenirs: pendant la journée, les rues de la capitale semblaient quasi désertes. Seuls les vélos, tous noirs, donnaient vie au tableau. Ils cheminaient doucement, par grappe ou deux par deux, cherchant l’ombre en cet été torride. Passaient de temps à autre de vieux autocars bondés, des camions rustiques chargés de marchandises ou d’ouvriers debout, riant à pleines dents, et quelques limousines. La mienne était une fringante Shanghai noire avec chauffeur portant gants blancs. Sièges de coton blanc. Rideaux blancs brodés aux fenêtres et à la lunette arrière. Trois ou quatre hôtels seulement étaient ouverts aux étrangers: le célèbre Hôtel de Pékin, le Minzu, Hôtel des minorités et le mien, le Xinshao, situé à deux pas de la gare. On ne s’y bousculait pas.

Avec mon guide, qui s’exprimait dans un français délicieux et approximatif, nous avons visité deux Communes Populaires, plus pimpantes l’une que l’autre. Les paysans qui nous recevaient – nous avions pour l’occasion rejoint quelques autres touristes – faisaient montre d’une hospitalité sans faille. Ensemble, nous buvions de l’eau chaude et avions même le droit de poser des questions.

Dès cet instant, j’entendis le même leitmotiv, la même petite musique, la même phrase: “Zhongguo hen qiong, hen geming”. “La Chine est très pauvre et très révolutionnaire”. Une phrase énoncée avec un grand sourire et quelque ferveur.

Je me souviens de petites fermes au sol en terre battue et du grand lit de briques kang qui, nous disait-on, chauffait en hiver toute la maisonnée. Je me souviens des petits lopins de terre bichonnés et de gros cochons dans leur bauge. Je me souviens d’un petit hôpital de campagne où étaient alignés des bocaux avec des foetus de petits animaux et de bébés. Alors que nous nous rendions, tôt le matin, à la Grande Muraille, je me souviens d’avoir aperçu un jeune athlète vêtu de noir pratiquant une danse étrange. “Tai chichuan” dit mon guide. Je me souviens de la magnifique Allée des Esprits – ou Voie Sacrée - menant aux Tombeaux des Ming avec ses alignements d’animaux – éléphants, chameaux, chimères -, de mandarins et de généraux.

Je me souviens d’une usine nickel, d’ouvriers propres, souriants et sûrement révolutionnaires, une usine de tracteurs. “Récolte-35”, tel était leur appelation. Ils étaient rouges, rouge vif. Je me souviens d’avoir été réveillé, une nuit, par le crépitement indescriptible produit par des centaines de sabots d’ânes, de mulets, de chevaux frappant la chaussée sur la grande rue à l’est de l’hôtel.  Chacun tirait une charette chargée jusqu’à la gueule de légumes, de fruits et autres produits. Où allaient-ils? Je me souviens des chants révolutionnaires diffusés à 7h chaque matin par des hauts-parleurs tonitruants dans la cour de l’hôtel où tout le personnel faisait joyeusement sa gym sous mes fenêtres: yi, er, san, si...Et tout près de là, en remontant vers l’immense avenue Chang’An, qui barre la ville d’est en ouest, je me souviens d’une boutique capharnaüm où l’on vendait des accessoires de l’opéra de Pékin.

Je me souviens de ma première visite à la Cité interdite – dîte Gugong -, cette belle endormie. Elle semblait comme  à l’abandon, avec de rares visiteurs, tous chinois, de l’herbe entre les pavés. Depuis lors, revisitant celle-ci encore et encore, seul, en famille ou avec des officiels français de passage, je n’ai jamais ressenti à ce point la grandeur de cet univers. Je me souviens d’une promenade solitaire le long des douves et de mon admiration en découvrant un pavillon de bois dressé au nord-est du Gugong. Je me souviens du chapelet de lacs, de la Tour de la Cloche et de celle du Tambour, avec son petit marché de rue tenu par des paysans et d’une visite que je fis, près de Zhong Nanhaï - le saints des saints, où vivent la plupart des dirigeants chinois - à la Bibliothèque de Pékin avec ses tables en bois et des centaines d’opalines vertes alignées comme à la parade. A cause de la chaleur, la plupart des portes et des fenêtres étaient grandes ouvertes. Quelques étudiants y travaillaient paisiblement. Un jeune bibliothécaire portant d’épaisses lunettes me conduisit au fichier de littérature française. Je relevai les noms de Victor Hugo, de Gustave Flaubert, d’Albert Camus, de Jean-Paul Sartre. Et de Romain Rolland. M’a-t-on dit alors qu’un jeune aide-bibliothécaire avait travaillé là plusieurs mois, en 1918, un certain Mao Zedong, sous la haute direction d’un des plus grands intellectuels et révolutionnaires chinois de l’époque, Li Dazhao? J’avoue humblement avoir oublié. D’ailleurs était-ce bien cette bibliothèque, disparue aujourd’hui depuis longtemps? Allez savoir.

Je me souviens de mes premiers pas sur la place Tian An Men ce même jour de grand chaleur, de cet espace infini, - pas de mausolée à l’époque, et pour cause! - du portrait du Président Mao et de la destruction des remparts de la ville qui battait son plein, au sud-ouest de la vieille ville. Et je me souviens d’avoir été choqué, outré par cette destruction.

Ignorant des us et des coutumes diplomatiques, je ne savais pas que tout citoyen français de passage peut s’inviter à notre ambassade le jour du 14 juillet, j’aurais vu de mes yeux vu Zhou Enlai, et peut-être même lui aurais-je serré la main. Des années plus tard, j’ai appris que Le Premier Ministre était venu ce jour pour remercier de Gaulle et la France d’avoir reconnu la République Populaire de Chine. Quarante huit ans après, je regrette encore ce rendez-vous manqué (!). Grâce à des historiens comme Gao Wenqian (2), Roderick Mac Farquhar, Michael Schoenhals (3) ou Jean-Luc Domenach (4 ) nous savons aujourd’hui que le Premier Ministre “bien aimé” vécut, depuis la Longue Marche et jusqu’à sa mort, sous la coupe de son maître et âme damnée. Et nous connaissons ses failles, ses traitrises, sa propre cruauté. Il n’empêche: son rôle, dans la genèse de la révolution et de la tragédie chinoise, fut capital. Sans lui, la Chine serait tombée de Charybde en Scylla.

Chaque jour en fin d’après-midi, mon guide et mon chauffeur me déposaient à l’hôtel. Après une douche et un diner pris ponctuellement dès 18h, je filais vers la vieille ville. Pour être certain de ne pas me perdre, je suivais la topographie géométrique inventée à l’ère mongole. En commençant, le premier soir, par parcourir un petit carré. Puis un plus grand le lendemain... Enfin je pouvais voir les gens de Pékin vivre, manger, parler, jouer aux échecs, écouter la radio. Je pouvais observer les laobaixing, le petit peuple, prenant l’air, les hommes en maillot de corps, voir des couples se promenant en pyjama. Et à ma grande surprise, slalommer entre des lits sortis pour la nuit dans les rues, les ruelles, les hutong.  A Wuhan, je verrais des centaines de lits de bambou sur les trottoirs et autant de dormeurs à la belle étoile.

Par peur de me perdre, je n’ai pas trop osé m’aventurer dans les vieux hutong tortueux, si ce n’est celui situé à l’est de ma rue favorite, Wang fujing la Populeuse, la Commerçante, avec ses librairies, ses coiffeurs, et cette boutique inouïe, pleine de chapeaux, de chapkas, proche de l’Eglise de l’Est et du Théâtre de la Capitale. C’est dans cet édifice plein à craquer  que j’assistai pour la première fois à un opéra de Pékin, et ce, deux ans avant que la redoutable Jiang Qing, épouse du Président Mao et future membre de la Bande des Quatre, n’interdise toute forme d’art, à l’exception des fameux huit opéras et ballets révolutionnaires.

Après avoir salué mon guide et mon chauffeur à la gare, j’ai pris le train pour Wuhan. J’avais raté Zhou Enlai. J’allais rater Shanghai. J’attendrais quinze années avant de découvrir celle-ci. Second regret.

Wuhan: l’un des trois “fours” de la Chine. A Pékin, la chaleur était déjà bel et bien là. Dans la capitale du Hubei, on suffoquait. Heureusement, après la visite d’un abattoir monstrueux – qu’allais-je faire dans cette galère sanglante? -, je fus autorisé à nager dans le lac Donghu. Là, bientôt entouré d’une nuée de gamins, j’appris deux nouveaux mots: “Laowai” – étranger – et “da bizi”, long nez. A l’évidence, la plupart d’entre eux n’avaient encore jamais vu de laowai.

Après le dîner, je fus invité à assister à une représentation de “La Fille aux Cheveux Blancs”, l’une des  oeuvres révolutionnaires qui seraient promues ad nauseam par Jiang Qing lors de la Révolution culturelle. Seul étranger perdu au coeur d’une foule bruyante et chaleureuse, j’entendais les cris, les quolibets à l’adresse du méchant propriétaire foncier et les applaudissements nourris lorsque l’héroïne bondissait…sur ses pointes. La jeunesse du public, le plus souvent vêtu d’une chemise blanche et d’un pantalon bleu, sandales aux pieds, allait de pair avec son enthousiasme. Pauvre, fier, heureux…et révolutionnaire! Une dizaine d’années plus tard, il m’apparut que j’avais assisté aux prémices de la Révolution culturelle sur un des terroirs de prédilection du Grand Timonier et de épouse.

Entre Pékin et Wuhan, le paysage m’avait semblé particulièrement morne, à l’exception de la traversée des grands fleuves. Un voyage de plus de vingt quatre heures. Il me faudrait autant de temps pour rallier Canton. Plus le train pénétrait le sud, plus la végétation devenait luxuriante, avec ses rizières verdoyantes brillant au soleil, ses villages entourés de bambouseraies, de bananiers et d’immenses bamyans. Et puis, écouter les chants révolutionnaires, ceux des “minorités nationales” – ah, ces voix de tête qui vous perçait le coeur! - diffusés par la radio du train tout en prenant le thé ou en déjeunant au wagon-restaurant, suffisait à mon bonheur.

Canton, Guangzhou. Son architecture déliquescente, ses arcades, cette nature dévorante, la beauté de ses habitants, l’érotisme qui émanait de toute la ville. Mon guide était une jeune fille, étudiante en anglais, si jolie. Sommes-nous tombés amoureux? Je le crois. Mais tellement intimidés l’un et l’autre, tellement craintifs. Pas un mot. Juste des regards. Le dernier soir, sur l’île Shamian, nous avons marché la main dans la main quelques minutes dans la pénombre de la nuit. Ou bien était-ce quelques secondes? Lui ai-je confié que c’était ce jour-là l’anniversaire de mes vingt-deux ans? Je ne me souviens plus. 

Comme j’allais, le lendemain matin, quitter son pays, le Directeur du Tourisme de la Chine du sud, pas moins, - longtemps, j’ai gardé sa carte! – m’a invité dans un pavillon traditionnel perché au sommet d’une colline pour y déguster un dîner à la cantonaise, Yuesai. Somptueux. Dès lors, ma religion était faite: parmi toutes les gastronomies chinoises, la cantonaise valait mille étoiles.  Ganbei!

Lorsque enfin je pris le train pour me rendre de Canton à la frontière de Hong Kong, une dernière surprise m’attendait: “Le Train du Président”. Le chauffeur me conduisit au tout dernier wagon, en queue. Dans le fourgon quoi! Un fourgon de luxe, style Orient Express, avec boiseries et marqueterie. Et de gros ventilateurs balayant l'air. Seulement quelques sièges, des petites tables, et tout au bout, quatre gros fauteuils club en cuir. Trois Chinois d’outremer étaient déjà assis, plongés dans leur journal. Les fauteuils étaient amovibles. Une baie immense, parfaitement semi–circulaire, un verre transparent couvrant toute la paroi, du sol au plafond, ouvrait sur les rails, sur le paysage et sur le ciel. Ce wagon, m’expliqua aimablement l’un de ces gentlemen, avait été conçu dans les années 40 pour l’usage exclusif du Maréchal Tchiang Kaïshek, Président de la République chinoise. Un pur joyau.

Le paysage tropical défilait sous nos yeux. Villages en pisé, les murs couverts de grands caractères, autant de slogans clamant la révolution, paysans travaillant d’arrache-pied au repiquage du riz. Les images défilaient, défilaient…Il m’a semblé que la réalité, celle-là même que je venais de vivre durant cette douzaine de jours, se muait en fiction. Un film commençait – ou bien était-il en train de se terminer? – avec cette baie ouverte sur un ailleurs en fuite. Trompe l’oeil ou mise en abyme? Les chants révolutionnaires couvraient allègrement le tohu bohu des voies. Les trois businessmen avaient repris leur lecture, comme si de rien n’était.

Je regardais, j’écoutais, fasciné. Et j’ai senti, au plus profond, que je retournerais encore et encore dans cet étrange pays où les gens vous disent avec le sourire qu’ils sont “très pauvres et très révolutionnaires”. Hen qiong hen geming.

(1) Elu par l’Assemblée Nationale Chinoise le 20 avril 1979. Mao restera Président du Parti Communiste, instrument essentiel du pouvoir.

 (2)  Gao Wenqian, Zhou Enlai The Last Perfect Revolutionary, 2007; édition française: Zhou Enlai, l’ombre de Mao, Perrin, 2010;

 (3)  Roderick Mac Farquhar, Michael Schoenhals, Mao’s Last Revolution, Harvard University Press, 2006; édition française: La dernière revolution de Mao, Gallimard, 2009;

(4)  Jean-Luc Domenach, Mao, sa cour et ses complots, Fayard, 2012.

PS. Je remercie chaleureusement Kin-ming Liu, Rédacteur en Chef Adjoint au South China Morning Post (Hong-Kong) et éditeur de l'ouvrage My first trip to China, Scholars, Diplomats and Journalists Reflects on their First Encounters with China, East Slope Publishing Limited, Hong-Kong, 2012 (website: www.musemag.hk, e-mail: muse@musemag.hk), qui m'a engagé à rédiger ce texte, lequel sera publié dans le second volume de My first trip to China

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.