Oui, la jeune noix de coco, kelapa muda, urne porteuse des cendres de la défunte a pris le chemin du Gange. L’âme de la vieille dame s’en est allée par là-bas. Et la beauté aussi s’en est allée.
Ne soyez pas choqués. Les offrandes flétries, celles ici flottant dans l’océan indien, ailleurs au carrefour où vient de se dérouler une cérémonie, un odalan, celles que chaque foyer se doit de déposer trois fois par jour devant la porte et jusque sur le chemin, ne sont jamais au grand jamais balayées.
Ne pas déranger les dieux par des gestes incongrus, voire impies en maltraitant les offrandes ; ne pas bousculer l’ordre naturel du monde. Laisser faire.

Visitées par des chiens errants venus goûter le riz parfumé, par des oiseaux de basse-cour picorant à qui mieux mieux. Pour le reste, c’est entendu, « le vent les emportera ».